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XXVI

Je suis lâche, je souffre & je n’ose cautériser la plaie. Je sens que Pâquerette & Jacques ont raison, que je ne puis vivre dans cet effroyable tourment qui me secoue. Je n’ai plus, si je ne veux en mourir, qu’à arracher l’amour de ma poitrine. Mais je suis comme les moribonds qu’effraient l’inconnu & le néant. Je sais quelles sont les angoisses de mon cœur plein de Laurence ; je ne sais quelles seraient ses douleurs, s’il devenait vide de cette femme. Je préfère les sanglots de mon agonie à la mort de mon amour ; je recule devant les mystérieuses horreurs d’une âme veuve d’affection.

C’est avec désespoir que je sens Laurence m’échapper. Je la presse entre mes