Page:Zola - La Confession de Claude (Charpentier 1893).djvu/308

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pour mieux voir. Elle se trouvait au milieu de la chambre, seule, debout.

Moi, je serrais toujours le cadavre entre mes bras, je m’en couvrais, je me protégeais contre Laurence qui approchait.

— N’avancez pas, lui ai-je crié durement, ne venez pas souiller cette enfant qui dort. Restez où vous êtes. J’ai à vous juger & à vous condamner.

— Claude, m’a-t-elle répondu d’une voix douce, laisse-moi l’embrasser.

— Non, non, vos lèvres sont toutes meurtries des baisers de Jacques : vous profaneriez la mort.

Jacques paraissait dormir, la tête dans le drap. Laurence est tombée à genoux.

— Écoute, Claude, a-t-elle dit en me tendant les mains, je ne sais ce que tu vois sur mes lèvres, mais ne me parle pas avec une telle dureté. J’ai besoin de douceur.

J’ai regardé cette femme qui se plaignait humblement, & je n’ai pas reconnu Lau-