Page:Zola - La Confession de Claude (Charpentier 1893).djvu/75

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payer pour toi, en veillant plus tard.

— Laurence ! ai-je crié douloureusement. Va, pauvre fille, sois heureuse : tu ne toucheras plus une aiguille. Donne-moi cette broderie.

Et j’ai jeté la mousseline au feu. Je l’ai regardée brûler, regrettant ma vivacité. Je n’avais pas été maître de mon angoisse, & je me désolais de sentir Laurence m’échapper de nouveau. Je venais de la rendre à la paresse. Je frémissais à cette pensée outrageante de gain, je comprenais qu’il ne m’était plus possible de lui conseiller le travail. Ainsi, c’en était fait : une parole avait suffi pour que je lui défendisse moi-même la rédemption.

Laurence n’a pas semblé surprise de mon brusque mouvement. Je vous l’ai dit, elle accepte plus aisément la colère que l’affection. Elle a même souri de vaincre ce qu’elle appelle mon ennui. Puis elle a croisé les mains, heureuse de son oisiveté.

Triste, remuant les cendres chaudes, j’ai