doyant aux refrains de chansons obscènes. Laurence, penchée à la portière, riait en bonne fille de cette joie grossière ; elle interpellait les passants, cherchant l’injure, heureuse de pouvoir engager cette guerre de gros mots que se font les masques entre eux. Comme je restais muet :
— Eh bien ! que fais-tu là ? m’a-t-elle dit. Est-ce pour dormir que tu me conduis au bal ?
Je me suis penché à mon tour, j’ai cherché quelqu’un à insulter. J’aurais volontiers levé le poing sur une de ces brutes qu’amusait un pareil spectacle. En face de moi, sur le trottoir, se tenait un grand jeune homme débraillé ; un cercle de rieurs l’entourait, applaudissant à chacun de ses jurons. J’étais exaspéré. Je l’ai menacé du geste, je lui ai jeté au passage ce que j’ai pu trouver de plus offensant.
— Et ta femme ! a-t-il crié, mets-la donc un peu par terre, qu’on puisse y toucher !
La tranquille grossièreté de cet homme