les bagages des troupes. Et il ne se réveillait empereur que pour la défaite ; le premier, le seul ordre qu’il devait donner encore, dans la pitié effarée de son cœur, allait être de hisser le drapeau blanc sur la citadelle, afin de demander un armistice.
— Oh ! ce canon, ce canon !… Prenez un drap, une nappe, n’importe quoi ! Courez vite, dites qu’on le fasse taire !
L’aide de camp se hâta de sortir, et l’empereur continua sa marche vacillante, de la cheminée à la fenêtre, pendant que les batteries tonnaient toujours, secouant la maison entière.
En bas, Delaherche causait encore avec Rose, lorsqu’un sergent de service accourut.
— Mademoiselle, on ne trouve plus rien, je ne puis pas mettre la main sur une bonne… Vous n’auriez pas un linge, un morceau de linge blanc ?
— Voulez-vous une serviette ?
— Non, non, ce n’est pas assez grand… Une moitié de drap par exemple.
Déjà, Rose, obligeante, s’était précipitée vers l’armoire.
— C’est que je n’ai pas de drap coupé… Un grand linge blanc, non ! je ne vois rien qui fasse l’affaire… Ah ! tenez, voulez-vous une nappe ?
— Une nappe, parfait ! c’est tout à fait ça.
Et il ajouta, en s’en allant :
— On va en faire un drapeau blanc, qu’on hissera sur la citadelle, pour demander la paix… Merci bien, mademoiselle.
Delaherche eut un sursaut de joie involontaire. Enfin, on allait donc être tranquille ! Puis, cette joie lui parut antipatriotique, il la refréna. Mais son cœur soulagé battait quand même, et il regarda un colonel et un capitaine, suivis du sergent, qui sortaient à pas précipités de la Sous-