Page:Zola - La Faute de l'abbé Mouret.djvu/378

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X


Désirée approchait, avec sa gaieté sonore.

— Tu es là ! tu es là ! cria-t-elle. Ah bien ! tu joues donc à cache-cache ? Je t’ai appelé plus de dix fois de toutes mes forces… Je croyais que tu étais sorti.

Elle fouillait les coins d’ombre du regard, d’un air curieux. Elle alla même jusqu’au confessionnal, sournoisement, comme si elle s’apprêtait à surprendre quelqu’un, caché en cet endroit. Elle revint, désappointée, reprenant :

— Alors, tu es seul ? Tu dormais peut-être ? À quoi peux-tu t’amuser tout seul, quand il fait noir ?… Allons, viens, nous nous mettons à table.

Lui, passait ses mains fiévreuses sur son front, pour effacer des pensées que tout le monde sûrement allait lire. Il cherchait machinalement à reboutonner sa soutane, qui lui semblait défaite, arrachée, dans un désordre honteux. Puis, il suivit sa sœur, la face sévère, sans un frisson, raidi dans cette volonté de prêtre cachant les agonies de sa chair