Page:Zola - La Faute de l'abbé Mouret.djvu/402

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


XIII


Frère Archangias, réveillé, debout sur la brèche, donnait des coups de bâton contre les pierres, en jurant abominablement.

— Que le diable leur casse les cuisses ! qu’il les cloue au derrière l’un de l’autre comme des chiens ! qu’il les traîne par les pieds, le nez dans leur ordure !

Mais quand il vit Albine chassant le prêtre, il resta un moment, surpris. Puis, il tapa plus fort, il fut pris d’un rire terrible.

— Adieu, la gueuse ! Bon voyage ! Retourne forniquer avec tes loups… Ah ! tu n’as pas assez d’un saint. Il te faut des reins autrement solides. Il te faut des chênes. Veux-tu mon bâton ? Tiens ! couche avec ! Voilà le gaillard qui te contentera.

Et, à toute volée, il jeta son bâton derrière Albine, dans le crépuscule. Puis, regardant l’abbé Mouret, il gronda :

— Je vous savais là-dedans. Les pierres étaient dérangées… Écoutez, monsieur le curé, votre faute a fait de moi