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II


Ce dimanche-là, le temps fut épouvantable, un de ces brusques orages de septembre qui déchaînent des tempêtes terribles sur les côtes rocheuses de Grandport. À la tombée du jour, Coqueville aperçut un navire en détresse, emporté par le vent. Mais l’ombre croissait, on ne pouvait songer à lui porter secours. Depuis la veille, le Zéphir et la Baleine étaient amarrés dans le petit port naturel, qui se trouve à gauche de la plage, entre deux bancs de granit. Ni La Queue ni Rouget n’avaient osé sortir. Le pis était que M. Mouchel, le représentant de la veuve Dufeu, avait pris la peine de venir en personne, le samedi, pour leur promettre une prime, s’ils faisaient un effort sérieux : la marée manquait, on se plaignait aux Halles. Aussi, le dimanche soir, en se couchant sous les