Page:Zola - Le Capitaine Burle et 5 autres nouvelles.djvu/316

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— Je vais avec toi, je vais avec toi. Qu’est-ce que ça te fait ? je vais avec toi.

Il dut prendre les enfants. Puis, il l’aida à monter. Nous pûmes les suivre sur la crête de la maison. Ils marchaient lentement. Elle avait repris dans ses bras les enfants qui pleuraient ; et lui, à chaque pas, se retournait, la soutenait.

— Mets-la en sûreté, reviens tout de suite ! criai-je.

Je l’aperçus qui agitait la main, mais le grondement des eaux m’empêcha d’entendre sa réponse. Bientôt, nous ne les vîmes plus. Ils étaient descendus sur l’autre maison, plus basse que la première. Au bout de cinq minutes, ils reparurent sur la troisième, dont le toit devait être très en pente, car ils se traînaient à genoux le long du faîte. Une épouvante soudaine me saisit. Je me mis à crier, les mains aux lèvres, de toutes mes forces :

— Revenez ! revenez !

Et tous, Pierre, Jacques, Gaspard, leur criaient aussi de revenir. Nos voix les arrêtèrent une minute. Mais ils continuèrent ensuite d’avancer. Maintenant, ils se trouvaient au coude formé par la rue, en face de la maison Raimbeau, une haute bâtisse dont le toit dépassait celui des maisons voisines de trois mètres au moins. Un instant, ils