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Page:Zola - Le Capitaine Burle et 5 autres nouvelles.djvu/319

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— Nous ne pouvons le laisser mourir ainsi, dit Jacques éperdu. Il faut aller là-bas.

— On pourrait peut-être encore descendre le long des poutres, fit remarquer Pierre. On le dégagerait.

Et ils se dirigeaient vers les toits voisins, lorsque la deuxième maison s’écroula à son tour. La route se trouvait coupée. Alors, un froid nous glaça. Nous nous étions pris les mains, machinalement ; nous nous les serrions à les broyer, sans pouvoir détacher nos regards de l’affreux spectacle.

Cyprien avait d’abord tâché de se raidir. Avec une force extraordinaire, il s’était écarté de l’eau, il maintenait son corps dans une position oblique. Mais la fatigue le brisait. Il lutta pourtant, voulut se rattraper aux poutres, lança les mains autour de lui, pour voir s’il ne rencontrerait rien où s’accrocher. Puis, acceptant la mort, il retomba, il pendit de nouveau, inerte. La mort fut lente à venir. Ses cheveux trempaient à peine dans l’eau, qui montait avec patience. Il devait en sentir la fraîcheur au sommet du crâne. Une première vague lui mouilla le front. D’autres fermèrent les yeux. Lentement, nous vîmes la tête disparaître.

Les femmes, à nos pieds, avaient enfoncé leur