Page:Zola - Le Vœu d’une morte, 1890.djvu/23

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il lui était permis de la remercier, il la trouvait mourante.

Il se tenait là, derrière le rideau, et ses sanglots, qu’il ne pouvait réprimer, éclataient. Blanche, dans le silence, entendit ces cris étouffés. Elle se leva à demi et, cherchant à voir :

— Qui est là ? demanda-t-elle qui pleure près de moi ?

Alors, Daniel vint s’agenouiller devant le lit. Blanche le reconnut.

— C’est vous, Daniel, dit-elle. Relevez-vous, mon ami ne pleurez pas.

Daniel oublia sa timidité et sa gaucherie. Son cœur était sur ses lèvres. Il tendit ses mains suppliantes.

— Oh madame, s’écria-t-il d’une voix déchirée, laissez-moi m’agenouiller, laissez-moi pleurer. J’étais descendu pour vous voir ; le désespoir m’a pris, et je n’ai pu retenir mes larmes. Je suis bien là, il n’y a personne, et j’ai besoin de vous dire combien vous êtes