Page:Zola - Les Mystères de Marseille, Charpentier, 1885.djvu/250

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Un profond soupir de soulagement lui échappa. La fraîcheur de l’eau apaisait sa fièvre, les flots lavaient le sang qui mordait ses mains.

Longtemps, il resta ainsi couché, oubliant tout, ne sachant plus pourquoi il était là. Par instants, il sortait ses bras de l’eau, il frottait furieusement ses mains, les regardait et les frottait encore. Il lui semblait toujours apercevoir de larges taches rouges sur sa peau. Puis, il replongeait ses bras, agitant l’eau doucement, goûtant une volupté à sentir le froid le pénétrer et le secouer de frissons.

Au bout d’une heure, il était encore là, songeant qu’il n’y aurait jamais assez d’eau dans la mer pour laver ses mains. Cependant, peu à peu, ses idées se calmèrent, sa tête devint lourde. Il lui sembla que son cerveau était vide. Des frissons glacés couraient dans ses membres. Machinalement, pas à pas, il regagna la rue Sainte, sans songer à rien. Il ne savait plus d’où il venait ni ce qu’il avait fait. Il se coucha et fut pris d’une fièvre terrible.