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Page:Zola - Les Trois Villes - Rome, 1896.djvu/617

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vraies, pour que l’humanité ne désespérât pas de son salut. Et des pages nombreuses de son livre s’évoquèrent, flambèrent devant ses yeux, il revit son Léon XIII, le politique sage, le conciliateur, travaillant à l’unité de l’Église, voulant la rendre forte et invincible, au jour prochain de la lutte inévitable. Il le revit dégagé des soucis du pouvoir temporel, grandi, épuré, éclatant de splendeur morale, seule autorité debout, au-dessus des nations, ayant compris le mortel danger qu’il y avait à laisser la solution socialiste entre les mains des ennemis du christianisme, résolu dès lors, à intervenir dans la querelle contemporaine, comme Jésus autrefois pour la défense des pauvres et des humbles. Il le revit se mettre du côté des démocraties, accepter la république en France, laisser à l’exil les rois chassés de leurs trônes, réaliser la prédiction qui promettait à Rome de nouveau l’empire du monde, lorsque la papauté, ayant unifié la croyance, marcherait à la tête du peuple. Les temps s’accomplissaient, César était abattu, le pape demeurait seul, et le peuple, le grand muet, que les deux pouvoirs s’étaient disputé si longtemps, n’allait-il pas se donner au Père, puisqu’il le savait maintenant juste et charitable, le cœur embrasé, la main tendue, accueillant les travailleurs sans pain et les mendiants des routes ? Dans l’effroyable catastrophe qui menaçait les sociétés pourries, dans l’affreuse misère qui ravageait les villes, il n’y avait pas d’autre solution possible. Léon XIII le prédestiné, le rédempteur nécessaire, le pasteur envoyé pour sauver ses ouailles du prochain désastre, en rétablissant la communauté chrétienne, l’âge d’or oublié du christianisme primitif ! La justice régnant enfin, la vérité resplendissant comme le soleil, tous les hommes réconciliés, plus qu’un peuple vivant dans la paix, n’obéissant qu’à la loi égalitaire du travail, sous le haut patronage du pape, unique lien de charité et d’amour !

Alors, Pierre fut comme soulevé par une flamme, porté,