Page:Zola - Les Trois Villes - Rome, 1896.djvu/651

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

que celui-là seul avait eu raison. On lui disait bien qu’il finirait quand même par faire ce que voudrait monsignor Nani, et il avait maintenant la stupeur de l’avoir fait.

Mais un brusque désespoir le saisit, une détresse si atroce, que, du fond de l’abîme de ténèbres où il était, il leva ses deux bras frémissants dans le vide, il parla tout haut.

— Non, non ! vous n’êtes point ici, ô Dieu de vie et d’amour, ô Dieu de salut ! et venez donc, apparaissez, puisque vos enfants se meurent de ne savoir ni qui vous êtes ni où vous êtes, dans l’infini des mondes !

Au-dessus de l’immense place, le ciel immense s’étendait, de velours bleu sombre, l’infini muet et bouleversant où palpitaient les constellations. Sur les toitures du Vatican, le Chariot semblait s’être renversé davantage, ses roues d’or comme déviées du droit chemin, son brancard d’or en l’air ; tandis que là-bas, sur Rome, du côté de la rue Giulia, Orion allait disparaître, ne montrant déjà plus qu’une seule des trois étoiles d’or qui chamarraient son baudrier.