Pour moi, si les courtisanes grecques et romaines ont aidé à tirer l’ancien monde de sa grandeur barbare, elles n’ont fait que le jeter dans les hontes luxueuses de sa décadence.
Il serait à souhaiter qu’aucun peuple ne se civilise plus de la sorte.
Mais là n’est pas le livre. La seconde partie étudie le caractère historique de Marie-Magdeleine. M. Marc de Montifaud, dédaigneux ici des aimables périphrases de M. Renan, affirme carrément que l’hétaïre juive a été l’amante de Jésus. Entendons-nous : il ne s’agit plus d’une affection platonique et symbolique, noyée dans le vague d’un rêve céleste, mais d’une liaison très effective et très humaine. Les raisons morales que l’auteur donne sont tirées du tempérament même des personnages. Il ne peut croire à la conversion subite et radicale de Magdeleine ; cette fille était de sang ardent, et si elle