Page:Zola - Nouveaux contes à Ninon, 1893.djvu/291

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pre des feuillages ; tandis que, au-dessus de ce coin de terre, un ciel pâle, bleu et rose, creusait ses limpides profondeurs.

C’est dans le calme de cet horizon, dans les exhalaisons de la cuve, dans les joies du travail et de l’enfantement, que nous causions tous trois, Babet, l’oncle Lazare et moi, en regardant le cher petit nouveau-né.

— Oncle Lazare, disait Babet, quel nom donnerez-vous à l’enfant ?

— La mère de Jean s’appelait Jacqueline, répondit l’oncle, je nommerai l’enfant Jacques.

— Jacques, Jacques, répéta Babet… Oui, c’est un joli nom… Et, dites-moi, que ferons-nous de ce petit homme : un curé ou un soldat, un monsieur ou un paysan ?

Je me mis à rire.

— Nous avons le temps de songer à cela, lui dis-je.

— Mais non, reprit Babet presque fâchée, il grandira vite. Vois comme il est fort. Ses yeux parlent déjà.

Mon oncle Lazare pensait absolument comme ma femme. Il reprit d’un ton grave :

— N’en faites ni un prêtre ni un soldat, à moins