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LES ÉPAULES DE LA MARQUISE


I


La marquise dort dans son grand lit, sous les larges rideaux de satin jaune. À midi, au timbre clair de la pendule, elle se décide à ouvrir les yeux.

La chambre est tiède. Les tapis, les draperies des portes et des fenêtres, en font un nid moelleux, où le froid n’entre pas. Des chaleurs, des parfums traînent. Là, règne l’éternel printemps.

Et, dès qu’elle est bien éveillée, la marquise semble prise d’une anxiété subite. Elle rejette les couvertures, elle sonne Julie.

— Madame a sonné ?

— Dites, est-ce qu’il dégèle ?

Oh ! bonne marquise ! Comme elle a fait