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IX


Une après-midi, comme Laurent allait quitter son bureau pour courir auprès de Thérèse qui l’attendait, son chef le fit appeler et lui signifia qu’à l’avenir il lui défendait de s’absenter. Il avait abusé des congés ; l’administration était décidée à le renvoyer, s’il sortait une seule fois.

Cloué sur sa chaise, il se désespéra jusqu’au soir. Il devait gagner son pain, il ne pouvait se faire mettre à la porte. Le soir, le visage courroucé de Thérèse fut une torture pour lui. Il ne savait comment expliquer son manque de parole à sa maîtresse. Pendant que Camille fermait la boutique, il s’approcha vivement de la jeune femme :

— Nous ne pouvons plus nous voir, lui dit-il à voix basse. Mon chef me refuse toute nouvelle permission de sortie.

Camille rentrait. Laurent dut se retirer sans donner de plus amples explications, laissant Thérèse sous le