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VÉRIITÉ



LIVRE PREMIER




I


La veille, le mercredi soir, Marc Froment, instituteur à Jonville, accompagné de sa femme Geneviève et de sa fillette Louise, était arrivé, comme il en avait l’habitude, à Maillebois, où il passait un mois de ses vacances, chez la grand’mère et la mère de sa femme, madame Duparque et madame Berthereau, ces dames, ainsi qu’on les nommait dans le pays. Maillebois, un chef-lieu de canton de deux mille habitants, n’était qu’à dix kilomètres du village de Jonville, et à six seulement de Beaumont, la grande et vieille ville universitaire.

Ces premières journées d’août étaient accablantes. Le dimanche, pendant la distribution des prix, il y avait eu un orage épouvantable. Cette nuit encore, vers deux heures, une pluie diluvienne était tombée, sans avoir rafraîchi le ciel, qui restait nuageux, bas et jaune, d’une