dans les campagnes, au fond des plus humbles hameaux et c’était là qu’il fallait agir et vaincre.
Tout de suite, Marc se remit à la besogne. Il s’agissait de réparer le mal que Jauffre avait laissé faire, en abandonnant Jonville à la toute-puissance du curé Cognasse. Mais, pendant les premiers jours d’installation, quelle joie pour le ménage réconcilié, recommençant les jeunes amours, de se retrouver dans le pauvre nid d’autrefois. Depuis seize ans, rien n’y avait été changé, c’était toujours la petite école, avec l’étroit logement et le jardinet derrière. On venait simplement de reblanchir les murs, cela était presque propre, grâce à de grands lavages que Geneviève surveilla. Et elle ne se lassait pas d’appeler Marc, pour éveiller ses souvenirs, heureuse et riant de chaque chose qui lui revenait du passé.
— Oh ! viens donc voir le tableau des insectes utiles accroché par toi dans la classe. Il y est encore… Et ces patères que j’ai posées moi-même, pour les chapeaux des enfants… Et là, au fond de l’armoire, des corps solides, en hêtre, que tu avais fabriqués.
Il accourait, il s’égayait avec elle. Puis, c’était lui qui l’appelait à son tour.
— Monte, monte vite !… Tiens, sur ce mur de l’alcôve, tu vois cette date, gravée au canif ? Tu te souviens, je l’ai inscrite le jour de la naissance de Louise… Et, rappelle-toi, la fente, là-haut, au plafond, nous la regardions quand nous étions couchés, et nous plaisantions, nous disions que les étoiles descendaient nous guetter et nous sourire.
Enfin, tous les deux, en parcourant le petit jardin, s’appelaient encore, s’exclamaient ensemble.
— Mais vois donc le vieux figuier ! il est tout pareil, nous l’avons quitté d’hier.. Ah ! à la place de ces oseilles, nous avions une bordure de fraisiers, et il faudra en remettre une… La pompe a été changée, ce n’est pas dommage.