Page:Zola - Vérité.djvu/712

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les élèves de Sébastien et de Louise, qui chantaient une bienvenue à l’ancien instituteur de Maillebois. Rien ne fut plus simple ni plus émouvant, une strophe enfantine, de la gentille tendresse et un peu du souriant avenir, tout ce qu’il pouvait y avoir de délicat et de pur sur la plaie du vieux monde. Puis, un gamin se détacha, pour offrir à Simon un bouquet, au nom de l’école des garçons.

— Merci, mon petit ami. Mais comme tu es beau !… Qui es-tu donc ?

— Je suis Edmond Doloir, le fils de Jules Doloir, instituteur. Mon papa est là-bas, tenez ! avec M. Salvan.

Ensuite, ce fut une gamine, un bouquet également à la main, au nom de l’école des filles.

— Oh ! la jolie petite mignonne ! Merci, merci… Et qui es-tu, toi ?

— Moi, je suis Georgette Doloir, la fille d’Adrien Doloir et de Claire Bongard, et vous les voyez là-bas, papa et maman, avec grand-père et grand-mères les oncles et les tantes.

Mais il y avait un bouquet encore, et ce fut Lucienne Froment qui le présenta, au nom de Rose Simon, la dernière-née, qu’elle tenait dans ses bras.

— Moi, je suis Lucienne Froment, la fille de Clément Froment et d’Hortense Savin… Et voici Rose Simon, la fille de votre petit-fils François, la petite-fille de votre fils Joseph, votre arrière-petite-fille, comme elle est l’arrière-petite-fille de votre ami Marc Froment, par sa grand-mère Louise.

Simon avait pris, de ses deux mains tremblantes, la chère et délicieuse créature, vagissante encore.

— Ah ! trésor adoré, chair de ma chair, tu es comme l’Arche d’alliance, toute la réconciliation semble s’être réalisée en toi !… Que la vie a été bonne et vigoureuse, avec quelle bravoure infatigable elle a travaillé, pour