Page:Zolla - La greve les salaires et le contrat de travail.djvu/297

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immédiate et soi-disant souveraine qu’ils réclament.

Ils n’aboutiront en fait qu’à l’accroissement des charges fiscales résultant des largesses faites aux dépens du contribuable, à l’augmentation des sacrifices imposés au consommateur par l’inévitable incidence des charges patronales, et au succès plus rapide, à la montée plus menaçante des idées collectivistes.

Toute illusion à cet égard n’est qu’un aveu d’ignorance. Voici comment M. Jaurès explique lui-même avec quelque clarté la pensée des adversaires de la propriété individuelle :

« Dans la période qui précédera et préparera l’entière socialisation de la propriété, le prolétariat sera obligé de recourir à la loi pour se donner, dans la société capitaliste elle-même, des abris où il puisse refaire sa force. Il ne se laissera point gérer par les sophismes de l’économie dite libérale, qui, sous prétexte de respecter le jeu des énergies individuelles, abandonne les salariés à tous les hasards et à toutes les servitudes. Mais, en même temps, il ne sera point ligoté par des institutions d’Etat. Dans le maniement des services sociaux créés par lui et pour lui, il fera acte de volonté ; il s’habituera au gouvernement de lui-même et des grands intérêts ; il élargira sans cesse, par sa libre et vivante action, les institutions d’assurance et de solidarité, les poussant peu à peu jusqu’à cette limite où la propriété elle-même commence à tomber sous la discipline du travail. Si la loi des