Page:Zorrilla - Don Juan Tenorio, trad. Curzon, 1899.djvu/164

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de qui fut un démon. Écoute donc, Don Gonzalo, l’offre que peut te faire l’audacieux Don Juan Tenorio, à genoux à tes pieds. Je serai esclave de ta fille ; je vivrai dans ta maison ; tu gouverneras mes biens et me diras : « Ceci doit être ainsi. » Pendant le temps que tu me fixeras, je resterai prisonnier volontaire ; toutes les preuves que tu exigeras de mon audace ou de mon arrogance, de la façon que tu ordonneras, je te les donnerai avec soumission. Et quand ton jugement estimera que je la puisse mériter, je lui donnerai un bon époux, et elle me donnera le paradis.

DON GONZALO

Assez, Don Juan ! Je ne sais comment j’ai pu me contenir, en entendant tant de honteuses preuves de ton infâme hardiesse. Don Juan, tu es un couard, quand tu te vois en face du danger, et il n’est bassesse que tu n’oses pour te tirer d’affaire.

DON JUAN

Don Gonzalo !

DON GONZALO

Et je rougis de te contempler ainsi à mes pieds, implorant de la pitié ce que tu pariais obtenir de la force.

DON JUAN

Tout ainsi se paye, Don Gonzalo, du même coup.