Page:Zorrilla - Don Juan Tenorio, trad. Curzon, 1899.djvu/246

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autre, surtout, il fut poète, essentiellement. Ses œuvres, considérables, et dont l’édition compacte forme trois gros volumes, se partagent en poésies de toutes sortes et de tous genres, en poèmes, petits et grands, surtout légendaires, en pièces mi-poétiques, mi-dramatiques, enfin en comédies et drames, de divers styles. Toutes ces productions, où se reconnaît l’inspiration des Chateaubriand et des Lamartine, comme la passion de la vieille Espagne, sont pénétrés du plus noble esprit romantique et chrétien, et parées de séductions lyriques et musicales irrésistibles.

De toutes ces œuvres, la réputation d’une seule, grâce au sujet surtout, a passé les monts, c’est Don Juan Tenorio. Pendant longtemps cependant, on ne la connut guère que par ouï-dire, parmi les lecteurs français, jusqu’au jour où parut, dans la Revue Britannique, en 1882, une traduction due au regretté Achille Fouquier. Encore celle-ci dépassa-t-elle peu le cercle des espagnolisants, car, sauf un tirage à part fort rare, elle ne parut pas en librairie. C’est cette raison, et aussi l’espoir de serrer d’un peu plus près le texte espagnol, qui m’ont déterminé à entreprendre la version nouvelle que je présente aujourd’hui au public. J’en dois d’ailleurs rendre grâces à l’éditeur-propriétaire, Don Manuel Pedro Delgado, qui m’a accordé avec une parfaite amabilité l’autorisation spéciale nécessaire à cette publication.