Page:Zorrilla - Don Juan Tenorio, trad. Curzon, 1899.djvu/57

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DON JUAN

Par Satan ! vieil insensé, je ne sais comment j’ai gardé assez mon sang-froid pour l’entendre sans te châtier ! Mais dis vite qui tu es, car je me sens capable de t’arracher ton masque, et ton âme avec !

DON GONZALO

Don Juan !

DON JUAN

Vite !…

DON GONZALO

Regarde donc.

DON JUAN

Don Gonzalo !

DON GONZALO

Moi-même. Et là-dessus, adieu, Don Juan ; mais, de ce jour, ne pensez plus à Doña Inès. Car avant de consentir à son union avec vous, c’est le sépulcre, je le jure devant Dieu, que j’ouvrirais pour elle de ma propre main.

DON JUAN

Vous me faites rire, Don Gonzalo. Venir me provoquer, c’est aller faire peur à un lion avec un mauvais bâton. Et puisque vous m’en donnez l’occasion, je tiens à vous avertir en retour, que, ou vous me la donnerez, ou, par Dieu, j’irai vous l’enlever.