Page:Zweig - Émile Verhaeren, sa vie, son œuvre.djvu/252

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du poète est d’en trouver la nouvelle forme. Ce désir est bientôt satisfait : ce Dieu, Verhaeren le découvre dans l’humanité même, et cette certitude lui donne la joie la plus haute, la fierté suprême de la vie :

Voici l’heure qui bout de sang et de jeunesse.
...............
Un vaste espoir, venu de l’inconnu, déplace
L’équilibre ancien dont les âmes sont lasses ;
La nature paraît sculpter
Un visage nouveau à son éternité.[1]

Sculpter ce nouveau visage est l’effort des derniers ouvrages de Verhaeren, des livres de sa maturité. La négation tenace de jadis y fait place à l’affirmation joyeuse et sonore de la vie, et tout ce que le passé comptait de possibilités magnifiques s’est désormais réalisé avec une richesse jusqu’ici insoupçonnée.

  1. « La Foule » (les Visages de la Vie).