précié l’harmonieuse synthèse de sa conception cosmique. On relève déjà des traces de son influence. Chez beaucoup de poètes on remarque l’empreinte de ce lyrisme nouveau qu’il créa : Jules Romains, de la lignée poétique de Verhaeren, a donné une forme particulièrement saisissante à son symbolisme des grandes villes. Mais il est surtout compris de ces Français qui, comme lui, ressentent profondément toutes les manifestations vivantes et puissantes qui se font jour à l’étranger, de ceux qui éprouvent le désir éthique d’une transvaluation interne, d’une transformation de races, d’une union internationale : tel Léon Bazalgette, qui révéla à la France l’œuvre de Walt Whitman, ce prophète de tout art vigoureux et sincère, fondé sur la réalité.
L’enthousiasme éclate surtout dans ces pays qui traversent eux-mêmes une crise éthique et sociale, dans ces nations où la foi religieuse est un instinct vital, où l’âme aspire éternellement à Dieu : ce sont tout d’abord la Russie et l’Allemagne.
Le poète des Villes tentaculaires est plus célèbre en Russie que partout ailleurs : son lyrisme évoque les réorganisations sociales, sa poésie est enseignée dans les universités, et les