Page:Zweig - Émile Verhaeren, sa vie, son œuvre.djvu/46

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éclate, déborde. Cette vitalité insatiable, propre à cette race que ni crise ni catastrophe ne sauraient réduire, s’est ici muée en une loi universelle, une joie de vivre consciente et plus grande.

Quand un pays est devenu fort, il se réjouit de cette force, il a besoin d’en manifester violemment la certitude par un cri de victoire. Walt Whitman fut le cri de l’Amérique enfin puissante. Verhaeren proclame le triomphe de la race belge, de la race européenne. Cette profession de foi en la vie est si joyeuse, si ardente, si mâle qu’elle ne saurait sortir de la poitrine d’un seul homme. Ici c’est tout un peuple jeune qui s’enorgueillit de sa force.