LE BONHEL'K ET LE DESTIN DKS HOMMES 217
est encore instable parce qu'il n'est pas le bonheur parfait. Le bruit des plaintes humaines trouble leurs joies silencieuses, et ils sont ressaisis par l'inquiétude. Le drame de la pensée pourra-t-il se résoudre par la conquête d'une paix incorrup- tible?
L'homme est l'être qui aspire. Le bonheur [ia riait de l'homme consistera dans la réalisation de son aspiration la meilleure. Certes Faustus a goûté des joies profondes. Il a éprouvé ce senti- ment du sublime qui exaltait Pascal et Kant devant le silence des espaces infinis et la splen- deur des nuits étoilées, et le poète nous invite à ces contemplations qui font descendre en nous une paix divine : mais ces émotions sont rares et brèves. — Kaustus a connu l'enivrement de la tendresse, et Sully Prudhomme nous a appris qu'un geste tendre et une parole douce peuvent remplir un cœur dévasté, car les douleurs sont divinisées par la tendresse. Pourtant cette ten- dresse s'inquiète, tant que sa pitié connaît la souffrance.
Nos aspirations vers la science, la beauté et L'amour sont des sources inépuisables de mélan- colie; mais l'aspiration au sacrifice apporte le sen-