Page:Œuvres complètes de H. de Balzac, IV.djvu/207

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musique, la jeune artiste en avait brisé les césures par quelques modifications qui pourraient étonner les admirateurs de la correction, souvent trop savante, de ce poëte.

CHANT D’UNE JEUNE FILLE.

Mon cœur, lève-toi ! Déjà l’alouette
Secoue en chantant son aile au soleil.
Ne dors plus, mon cœur, car la violette
Élève à Dieu l’encens de son réveil.

Chaque fleur vivante et bien reposée,
Ouvrant tour à tour les yeux pour se voir,
A dans son calice un peu de rosée,
Perle d’un jour qui lui sert de miroir.

On sent dans l’air pur que l’ange des roses
A passé la nuit à bénir les fleurs !
On voit que pour lui toutes sont écloses,
Il vient d’en haut raviver leurs couleurs.

Ainsi lève-toi, puisque l’alouette
Secoue en chantant son aile au soleil ;
Rien ne dort plus, mon cœur ! la violette
Élève à Dieu l’encens de son réveil.


Et voici, puisque les progrès de la Typographie le permettent, la musique de Modeste, à laquelle une expression délicieuse communiquait ce charme admiré dans les grands chanteurs, et qu’aucune typographie, fût-elle hiéroglyphique ou phonétique, ne pourra jamais rendre.