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APPENDICE

M. Le Pailleur.


Fils d’un lieutenant de l’élection de Meulan, Le Pailleur, dont Tallemant des Réaux loue à la fois la rigide probité et la joviale bonne humeur, était chez la maréchale de Thémines « sans gages ny appointemens, mais seulement comme un amy de la maison ; il est vray qu’il faisoit toutes ses affaires. » Il « sçavoit la musique, chantoit, dansoit, faisoit des vers pour rire. » On voit M. de Nemours le faire admettre, « par grande grace », au concert intime que Louis XIII fit chez lui avec « tous ceux de la Musique de la chambre[1] ». Tallemant des Réaux ajoute enfin qu’il s’estoit adonné aux mathématiques des son enfance : « il les apprit tout seul. Il n’avoit que vingt neuf solz quand il commença à lire les livres de cette science, et il eschangeoit les livres à mesure qu’il les lisoit. Il avoit escrit assez de choses, mais il n’a rien daigné donner : il faisoit des epistres burlesques fort naturelles. »

Bien que Le Pailleur n’ait pas laissé de travaux mathématiques de premier ordre, il est souvent cité par ses contemporains comme s’étant occupé des questions du jour. Il avait travaillé sur les lieux plans (cf. infra t. III, p. 302), et avait obtenu la solution de quelques-uns des problèmes communiqués par Fermat à l’Académie Mersenne (vide infra p. 172 : Roberval, décrivant l’accueil fait à ces problèmes, écrit à Fermat le 4 avril 1687 : « un nommé M. Le Pailleur en avoit trouvé la démonstration particulière pour 3 et 4 points » (apud Œuv. de Fermat, Éd. Tannery-Henry, II, p. 103).

  1. Historiettes, 203–207, éd. Monmerqué, Paulin-Paris, 1855, t. V, p. 214–215. — Cf. Strowski, l’Histoire de Pascal, 1907, p. 12.