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374 ŒUVRES

soin delafoy pour une chose, savoir : pour cognoistre que Dieu est nostre fin surnaturelle, ne pouvant arriver à cette cognoissance sy nous ne sommes aydez d'une lumière supérieure, à cause des difficultés qui nous viennent de l'infinie distance^ qui se rencontre entre Dieu et nous; mais que, pour le reste des misteres, un esprit puissant y pouvoit parvenir par son raisonnement ^, et que la foy n'estoit que comme un supplément aux esprits desquels le raisonnement n'estoit point assez vigoureux"*, et qui n'avoient pas assez de lumière pour concevoir lesdits Onluy opposa que la foy estoit par-dessus la

��1 . Sur ce thème de la distance infinie, on connaît le célèbre déve- loppement des Pensées (page 53 du manuscrit, sect. XII, fr. 798).

2. Nous croyons devoir, sur les points qui ont paru suspects et pour lesquels le frère Saint-Ange a été l'objet d'une information, repro- duire les réponses qu'il a faites dans la déclaration sur les propositions cy dessous, présentée à Monseicjneur l'illastrissiine archeoesque de Rouen, primat de Normandie, par Jacques Forton Saint-Ange, prestre.

(Ce 3°dAMil 1647.)

« SUR LA PREMIERE :

Qu'un esprit vigoureux et puissant peut sans la foy parvenir, par son raisonnement, à la cognoissance de tous les mystères de la religion, excepté seulement pour comprendre que Dieu est notre fin surnatu- relle.

Il respond :

Qu'il croit que la foy est absolument nécessaire pour parvenir à la cognoissance de chacun des mystères de la religion chrétienne, et qu'un esprit si vigoureux et si puissant qu'il puisse estre, mesme de l'ange, sans la foy n'y peut parvenir. »

3. C'est l'expression même que l'on trouvera en 1670 dans le Trac- tactus Theologico-Politicus de Spinoza : l'Ecriture apporte une grande consolation aux hommes dont la raison n'a point assez de vigueur, qui Ratione non ita pollent (ch. xv. Cf. notre ouvrage sur Spinoza, ae édit., 1906, p. 29 )

4. « SIR L.V DEUXIÈME :

Que la foy n'est aux foiblos qu'un supplément au desfaut de leur raisonnement.

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