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LETTRE DE PASCAL A Mr ET A Mlle DE ROUANNEZ

luy fait dire ailleurs [1] : Je chatie mon corps, de peur que moy-mesme, qui convertis tant de peuples, je ne devienne reprouvé. Je finis donc par ces paroles de Job[2] : J'ay toujours craint le Seigneur comme les flots d'une mer furieuse et enflée pour m'engloutir. Et ailleurs : Bienheureux est l'homme qui est tousjours en crainte[3]....

  1. Paul. I Cor. IX, 27 : Sed castigo corpus meum, et in servitutem redigo : ne forte cùm aliis prædicaverim, ipse reprobus efficiar.
  2. Job. XXXI, 23 : Semper enim quasi tumentes super me fluctus timui Deum. — Fontaine, parlant de Saci, écrit dans ses Mémoires : « Ce qui luy donnoit cette gravité que l'on admiroit, c'est qu'il se disoit sans cesse cette parole de Job..... et je ne croy pas qu'il y ait eu un de ceux qui l'ont connu qui ne l'ait ouïe de sa bouche » (Cf. Sainte-Beuve, Port-Royal, 5e édition, 1888, T. II, p. 328).
  3. Ps. CXI, i : Beatus vir qui timet Dominum.