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ŒUVRES


dire que ce sont les Jansenistes qui ont obtenu cette ordonnance en laquelle a esté changé par politique l’arrest du Conseil qu’ils avoient obtenu sans preuve auparavant. »

Voici enfin des extraits des lettres écrites le 2 et le 12 janvier 1657 (Ier recueil Guerrier, pp. 482 et 434) :


A Paris, ce 2me jour de l’an 1657.

Vous perdez quelque chose de ce que je suis accablé d’occupations ; car je ne puis vous écrire si souvent, ny si au long que nous le souhaiterions tous deux. Vendredy j’eus le bonheur de voir la petite miraculeuse chez Mlle Gadeau, se faisant peindre. Je l’entretins un peu et fus édifié de sa sagesse. Je luy promis de vous écrire ce jour-là, et elle me chargea fort de vous assurer, et sa bonne maman, de ses très humbles respects. Le Peintre qui est honneste homme, me dit qu’elle parloit souvent de vous.

Je satisfais icy en courant à 3. de vos lettres.

Je crois vous avoir mandé qu’il n’y a point eu d’arrêt du Conseil, portant deffense d’imprimer, mais bien ordonnance du Lieutenant Civil trompetée et affichée ; nous nous en mocquons assez, aussi bien qu’on peut faire chez vous, mais cependant nous risquerions ouvertement Imprimeurs et Libraires, qui ont peur, et nous pour eux.

Je crois vous avoir mandé que vous donniez les suites d’extraits, il le faut faire au plutôt, et pourtant il est bon de les accompagner des seconds avis ou 4. pieces des Curez.

Je vous envoyeray le tout abondamment par le messager de lundy...

Je crois vous avoir envoyé des images du reliquaire, il se trouve que je n’en ay aucune maintenant, ce sera pour vendredy, ou au plus tard pour le messager de lundy, avec les avis etc. des Curez, et aussi un livre des plaidoyers de M. le Maître dont il vous fait present de grand Cœur.

.... J’ay donné en main propre vostre derniere lettre à M. Pascal. Je demanderay demain le billet à M. Taignier avec qui je dois disner.