Pages intimes 1914-1918/10
Apparence
Des presses de Vromant & Co, imprimeurs, (p. 27-28).
ADIEUX À « LA SAUVAGÈRE »
Tel de la laine,
Le brouillard traîne
Lugubrement sur le jardin ;
Plus de corbeilles
De fleurs pareilles,
Et plus de gerbes le matin.
Les branches vides
Aux mains avides
Hélas ! ne tendent plus leur fruit;
Vide la terre,
Et le mystère
Du fond des bosquets s’est enfui.
Elle est sonnée,
Découronnée,
L’Heure de l’auguste saison ;
Adieu la sève,
Adieu le rêve,
Adieu la Sauvage maison.
Couleur de brique.
Style esthétique,
Indo-Chinois-Egyptien,
Sol détestable,
Cailloux et sable,
Le tout… dans un cadre ombrien.
Divine Ombrie,
Et toi, féerie
Des soleils couchants radieux,
Dont l’orbe en flamme
Emporte l’âme
Aux profondeurs du Ciel, — Adieux !
23 octobre 1917.