Par nos champs et nos rives/13

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Imprimé au Devoir (p. 31-32).

LES BLANCS MOUTONS


Vous vous levez avant l’aurore,
Puis vous partez, et les buissons
Tremblent de votre voix sonore,
Ô blancs moutons !


Des lambeaux de vos toisons blanches
Les merles que nous abritons,
Bâtissent leurs nids, dans les branches,
Ô blancs moutons !



Nous aimons vos voix cristallines,
Vos pas légers, vos yeux si bons.
Vous êtes l’orgueil des collines,
Ô blancs moutons !


Goûtez les bienfaits de la plaine.
Pour les froids que nous redoutons,
Nous prendrons votre chaude laine,
Ô blancs moutons !…


Oui, rasez l’herbe des prairies,
Car, hélas, nous vous mangerons,
Le jour de la Pâque fleurie,
Ô blancs moutons !…