Par nos champs et nos rives/22

La bibliothèque libre.
Imprimé au Devoir (p. 61-64).

LA MER

JE T’AI CUEILLI DES FLEURS……


De mes doigts lourds, ô mer, je t’ai cueilli des fleurs,
Pour embaumer ta robe, aux rayures de flamme,
Dans un jardin semé de rires et de pleurs,
Je t’ai cueilli des fleurs au jardin de mon âme !…


Parce qu’auprès de toi, lorsque je vais m’asseoir,
À mes regards ravis tu te montres sans voiles,
Parce que ta figure est brillante, le soir,
Et parce que ton ombre a des reflets d’étoiles ;



Parce que tu sais dire à mon cœur tourmenté,
Des paroles d’espoir, très douces et très belles ;
Parce que, pour franchir le seuil de la beauté,
À mon rêve brûlant tu sais prêter des ailes ;


Pour payer le bonheur que tu verses en moi,
Et parce que je t’aime, ô belle mer infâme,
D’une main réjouie et tremblante d’émoi,
Je t’ai cueilli des fleurs au jardin de mon âme !…