Par nos champs et nos rives/29

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Imprimé au Devoir (p. 81-82).

DORMEZ


Dormez, ô morts captifs d’une nuit éternelle,
Plus morts que ceux qui sont dans la terre, enfermés !
Morts de « la mer », dans votre tombe solennelle
Dormez !…


Les hommes de demain, qu’ici Dieu fera naître,
Sauront que vous étiez des hommes renommés
Parmi tous les marins… Mais l’onde vous fut traître ;
Dormez !…



Que la brise vous porte, ô morts de notre race,
Les senteurs de nos champs, de nos prés embaumés !
Que le bras de la nuit, doucement, vous enlace !…
Dormez !…


Dormez ! Le soleil luit, la terre maternelle
Prépare les épis que vos fils ont semés ;
Dormez ô morts captifs de la nuit éternelle !
Dormez !…