Pauvres fleurs/Le Mariage d’une jeune Reine
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LE MARIAGE D’UNE JEUNE REINE.
Cache bien cette fleur !
C’est le don de ma vie :
Elle sera suivie,
D’absence et de douleur.
Adieu ! leur bal commence,
Sauvons-nous dans la danse.
Te regarder ce soir,
C’est le ciel, sans l’espoir !
Autour de nos adieux que la foule est nombreuse !
Quelle musique étrange a tinté dans mes pleurs !
Que notre deuil a pris de pompeuses couleurs !
C’est vrai… ne dit-on pas qu’une reine est heureuse !
Ta pâleur nous trahit ;
Je sens qu’on nous regarde ;
Que la raison te garde
Du mal qui m’éblouit.
Plaît-il ?… le bruit m’enivre ;
Je n’ai le temps de vivre,
Ni le temps de mourir.
Te parler et souffrir !
Autour de nos adieux que la foule est nombreuse !
Quelle musique étrange a tinté dans mes pleurs !
Que notre deuil a pris de pompeuses couleurs :
C’est vrai… ne dit-on pas qu’une reine est heureuse !
Sur la vitre qui luit,
Regarde cette étoile :
On dirait, sous un voile
Notre bonheur qui fuit !
Cette nuit me fait reine ;
Vers le rang qui m’entraîne,
Qu’ils sont lourds mes sermens
Couverts de diamans !
Autour de nos adieux que la foule est nombreuse !
Quelle musique étrange a tinté dans mes pleurs !
Que notre deuil a pris de pompeuses couleurs :
C’est vrai… ne dit-on pas qu’une reine est heureuse !
Sous nos pieds délirans
Sens-tu couler les heures ?
Oui ! tu pleures ! tu pleures,
Et toi seul me comprends !
Va-t-en… Dieu qui m’écoute
Sèmera sur ma route,
Nos rêves sans remord,
À mon doux lit de mort !