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Paysages introspectifs/La hantise de l’ancêtre

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LA HANTISE DE L’ANCÊTRE

À la mémoire du château de Grange Blanche.

Dans la pâleur des ciels brouillés qui s’atténue,
Les vieux arbres se sont courbés sur l’avenue.


Tout près du banc, où mon rêve a voulu s’asseoir,
Les vieux arbres rouillés ont tamisé le soir.


Malgré le souffle appesanti des jusquiames,
Les vieux arbres tremblants ont murmuré leur âme.


Un à un, ils ont dit les secrets enlacés
Que tressait vers leurs troncs l’ombre des fiancés.



Un à un, j’ai senti s’égrener dans mon être
Le chapelet du troubadour et de l’ancêtre.


Pas à pas, ils ont fait rebrousser à la nuit
Le pont-levis jeté sur un passé détruit.


Pas à pas j’ai pu voir défiler des rapières,
Dont le choc arrachait une étincelle aux pierres.


D’arbre en arbre, ils ont pris des visages grivois.
D’arbre en arbre, j’ai cru reconnaître leurs voix.


Quand la blancheur des ciels marins est revenue,
Les vieux arbres jonchaient le sol de l’avenue.