Peaux-Rouges et Peaux-Blanches/Chapitre 18
CHAPITRE XVIII
LA LOI DE LYNCH
Quelque temps après que Dubreuil eut expédié cette lettre, secrètement remise, comme la première, à un coureur des bois qui la devait jeter ou faire jeter à la poste du Sault-Sainte-Marie, et un soir que l’ingénieur se promenait derrière la factorerie, dans l’enclos renfermant le cimetière des Blancs et celui des Indiens, Jésus vint à sa rencontre :
— Tu aimes, dit-il de sa voix mélodieuse, les charmes de la nature ?
— Près d’un champ mortuaire je ne saurais les admirer, répondit sèchement l’ingénieur.
— Pourquoi ? C’est le champ du repos, du seul et unique repos ! murmura le Mangeux-d’Hommes avec douceur. Moi aussi j’aime à rêver ici, devant ces tombes qui parlent si éloquemment dans leur profond silence, alors que l’oreille est réjouie par le concert de la grive, de l’oiseau jaune, de l’oiseau bleu, de ce robin à la gorge écarlate, du whip-poor-whip[1] dont le chant étrange ouvre carrière aux méditations de l’homme réfléchi.
Ces paroles singulières dans la bouche d’un être comme le Mangeux-d’Hommes furent prononcées d’un ton si simple que Dubreuil jeta sur son interlocuteur un regard tout surpris.
Mais aussitôt celui-ci changea de gamme :
— On t’appelle ?… dit-il impérativement.
— Adrien.
— Je sais, je sais, fit Jésus avec impatience. Mais, ton nom de famille, tu en as un ?
— Sans doute. — Quel est-il ?
— Que vous importe de le savoir ?
Le Mangeux-d’Hommes fronça les sourcils. Dubreuil craignit qu’il ne se livrât à une de ces fureurs aveugles auxquelles il était sujet quand un de ses hommes n’obéissait pas avec la rapidité désirée. Mais le signe de mauvaise humeur disparut aussitôt, et Jésus reprit avec négligence en quittant Dubreuil :
— En effet, que m’importe !
À partir de ce moment, il n’adressa plus la parole à l’ingénieur.
Ce dernier avait fini par s’habituer à sa nouvelle existence, ou plutôt il la supportait moins difficilement. Pour tromper les longues heures de la journée, il formait des collections d’insectes et de plantes sur des feuilles d’écorce de cèdre, car il ne pouvait se procurer de papier, et il faisait de fréquentes visites aux familles indiennes établies dans le voisinage.
Une partie des Apôtres étaient retournés au fort la Pointe avec le butin fait à la factorerie de Fond-du-Lac. Le reste habitait cette factorerie, qui paraissait être devenue, depuis le commencement d’octobre, un centre de recrutement.
Chaque jour il y arrivait des trappeurs blancs qui subissaient une sorte d’examen et d’inspection de la part du Mangeux-d’Hommes, puis étaient renvoyés ou admis, et incorporés, — après avoir entendu la lecture d’un règlement spécial et y avoir juré fidélité, — dans une compagnie, sous les ordres d’un Apôtre.
Il devait y avoir dix compagnies composées de vingt hommes chacune. Pour y pouvoir entrer il fallait n’être ni Indien, ni métis, ni nègre, posséder la taille, la force d’un hercule, ne pas redouter le meurtre ou la potence, et savoir se soumettre à tous les ordres du chef suprême, le Mangeux-d’Hommes.
Évidemment, il se préparait une grande expédition.
Dubreuil pensa qu’elle serait de longue durée, car, chaque jour, les brigands allaient à la pêche et à la chasse et faisaient boucaner quantité de chairs de poisons, bisons et daims, dont ils convertissaient aussi une partie en taureaux de pemmican.
L’hiver, le rigoureux hiver arriva. Notre ingénieur dut renoncer à ses promenades, à ses excursions au dehors. Il y avait cinq pieds de neige autour de la factorerie, et le thermomètre descendait souvent à trente-cinq degrés au-dessous de zéro.
Les gens du fort, Jésus en tête, n’en allaient pas moins traquer le bison et les bêtes fauves. Dubreuil passa alors plus d’une journée seul, sans livres, sans moyens d’écrire, trouvant l’inactivité mortelle, et attisant, dans la solitude, l’ardent amour que Meneh-Ouiakon avait allumé en son cœur.
Ses ennuis, ses souffrances, je les tairai ; mais qui de mes lecteurs ne les devinera pas ? Qui ne devinera les tortures de ce bon jeune homme, bien élevé, aimant, enterré dans un cercueil de glace, à plus de deux mille lieues de son pays natal, au milieu du désert, et réduit à recevoir sa subsistance d’une horde d’assassins !
Les plus mauvais jours s’en vont comme les bons.
L’hiver tirait à sa fin, et le froid ne sévissait plus avec autant de rigueur, lorsqu’un matin Dubreuil fut éveillé par un hourvari dans l’enceinte du fort.
C’étaient des aboiements de chiens, des cris d’hommes, des claquements de fouets.
Sortant du dessus le paquet de robes de buffles qui lui servait de lit, Adrien courut à sa fenêtre, garnie avec des carreaux de parchemin, en guise de vitres.
Il l’ouvrit.
La cour de la factorerie était pleine de monde et d’animaux. On attelait des chiens à des traîneaux[2], dont les Apôtres avaient fabriqué un grand nombre durant les derniers mois. Les chiens récalcitrants, cruellement fustigés, hurlaient à fendre les oreilles ; et les hommes, en costume d’hiver, tuque rouge, couverte de molleton blanc, pantalon de même étoffe, mocassins en cuir de caribou, juraient, tempêtaient à l’envi.
Il y avait là les préparatifs d’un départ. Dubreuil se hâta de finir sa toilette. Ce ne fut pas long.
Comme il achevait, on vint le prévenir d’avoir à se disposer à se mettre en route.
L’ingénieur jeta sur ses épaules un pardessus en peau d’ours, que le Mangeux-d’Hommes lui avait donné, et descendit dans la cour.
Les conducteurs des traîneaux chaussaient leurs raquettes.
Jésus commanda à Dubreuil de monter dans l’un de ces véhicules, traîné par cinq chiens-loups aussi blancs que la neige, et donna le signal du départ.
Les fouets firent aussitôt sonner l’air. Défilant lestement sous la porte de la factorerie, laissée à la garde d’un Apôtre, avec une vingtaine de recrues, les traîneaux, dirigés par le Mangeux-d’Hommes, s’élancèrent sur la croûte de glace qui pontait la rivière de Saint-Louis, et la longèrent, aux chants de ces coureurs des bois, qui n’entreprennent jamais un voyage sans entonner quelques couplets de leur propre facture.
L’un disait :
Tous les printemps, |
Un autre reprenait :
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Un Anglais sentimental ajoutait :
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Le temps était superbe, quoique l’air fût vif et piquant. Chaudement enveloppé de moelleuses fourrures, c’était une jouissance inexprimable que de voyager, en slè[3], sous ce beau ciel bleu, profond, qui ressemblait à un immense dais d’azur, placé sur une vaste nappe d’argent, dont l’œil ébloui ne pouvait saisir les franges, égarées à l’horizon.
Oubliant la compagnie au milieu de laquelle il se trouvait, Dubreuil laissait son cœur se dilater. Il admirait, en artiste, cette longue file de légers traîneaux, revêtus de peintures éclatantes et couverts des pelleteries les plus précieuses, que l’on voyait se dérouler comme les anneaux d’un serpent, à chaque coude de la rivière ; il admirait les piquants costumes des conducteurs, glissant agilement sur leurs larges raquettes près des attelages, dont la tête était à demi noyée dans le nuage de vapeurs qui s’échappait de leurs naseaux.
De temps en temps la voix rude d’un Canadien-français les apostrophait :
— Eh, hie donc !
Puis, c’était un coup de fouet suivi d’un plaintif aboiement, et le cortége fantastique, entraîné par le Mangeux-d’Hommes, toujours habillé de rouge, filait, filait comme l’équipage du prince des Enfers dans quelque vieille légende allemande.
La troupe arriva, de bonne heure, à l’embouchure de la rivière Saint-Louis dans le lac Supérieur.
On y fit halte, pour laisser reposer les hommes et les bêtes.
Jésus vint trouver Dubreuil, en contemplation devant la plaine de glace qui se déroulait à plusieurs lieues devant lui.
— Tu sais où nous allons ? lui dit-il.
— Non.
— Nous allons à Kiouinâ, où j’aurai besoin de tes services, et où je te récompenserai suivant tes mérites. Si tu ambitionnes la fortune, tu seras bientôt satisfait, car les mines sont riches ; dans deux jours, elles seront à moi, et par le Christ, mon frère aîné, je suis généreux avec ceux qui me servent !
Adrien ne jugea pas à propos de répliquer.
— Mais, ajouta Jésus, en ponctuant ses paroles d’un regard plein de fierté, il faut être entièrement à ma dévotion. Je tue les désobéissants. Tu connais ma manière de procéder à leur égard, ajouta-t-il avec un sourire sinistre.
— Oui, je ne connais que trop votre odieuse…
— C’est bon. Je compte sur toi. Là bas, tes instruments d’ingénieur te seront rendus. Tu auras pleine liberté, et cent hommes sous ta direction. Mais souviens-toi encore que toute tentative d’évasion serait punie de mort.
S’adressant alors à l’Apôtre qui conduisait le traîneau de Dubreuil :
— Tu réponds sur ta vie de cet homme ; veille à sa conservation.
Il rejoignit ensuite la tête de la colonne, qui s’ébranla de nouveau en suivant la rive méridionale du lac.
Dans la soirée, on bivouaqua sur la glace, après avoir allumé de grands feux et dressé des tentes.
On avait fait plus de cinquante milles.
Le lendemain on se remit en route avant l’aube, et, durant huit jours successifs, la bande s’avança ainsi, à marches forcées, vers la presqu’île Kiouinâ.
Elle atteignit sans obstacle les bords de la rivière de la Petite-Truite-Saumonée, à neuf milles du portage de la presqu’île.
Là, Jésus réunit ses Apôtres en conseil, et délibéra longuement avec eux. Les hommes étaient en bonne disposition, tous brûlaient d’attaquer les établissements américains, où ils espéraient trouver des trésors inépuisables, et tous comptaient sur une victoire facile.
On n’avait signalé que deux désertions.
Au conseil il fut résolu de partager la troupe en deux portions : l’une quitterait le lac pour s’enfoncer dans les bois sur la droite et cerner les Yankees au pied de la pointe ; la seconde, dirigée par le Mangeux-d’Hommes, remonterait le portage jusqu’au petit lac marécageux dont nous avons précédemment parlé, et envelopperait les mineurs de l’autre côté.
Quoiqu’ils fussent quatre ou cinq cents, Jésus ne doutait pas que, pris entre deux feux, et ignorant la force des assaillants, ils ne se rendissent promptement à sa merci.
Les ténèbres de la nuit devaient encore aider à l’exécution de l’entreprise.
La première bande, ayant un long trajet à faire, partit vers deux heures de l’après-midi ; l’autre ne commença ses opérations qu’à neuf heures du soir.
Tous les traîneaux, avec Dubreuil et quelques hommes de garde, furent laissés au bas du portage.
Le temps était noir, tempétueux. Il soufflait du nord une bise glaciale qui chassait devant elle une aveuglante poudrerie de neige.
Après avoir allumé, sous sa tente, un bon feu, Dubreuil s’étendit dans sa robe de bison et essaya de dormir ; mais l’émotion et le froid l’empêchèrent longtemps de fermer les yeux. Cependant, vers le milieu de la nuit, il finit par s’assoupir, et n’entendit pas la crépitation d’une fusillade nourrie sur les caps qui dominaient le campement.
Des cris tumultueux l’éveillèrent brusquement.
Aux lueurs mourantes de son feu, il vit sa tente envahie par des gens qu’il ne connaissait pas, qui se saisirent de lui, le garrottèrent durement, en proférant en anglais mille malédictions contre les Apôtres.
Ces gens appartenaient aux compagnies de mineurs de la pointe Kiouinâ.
Prévenus par un des déserteurs de l’attaque que Jésus avait projetée contre eux, ils s’étaient mis sur la défensive, et, au lieu d’une victime endormie, incapable de résister, les Apôtres avaient rencontré un ennemi armé jusqu’aux dents, fort par le nombre et la légitimité de son droit, qui les avait repoussés et déroutés, après leur avoir tué une cinquantaine d’hommes et fait prisonnier le redoutable Jésus, avec plusieurs de ses subordonnés.
Jésus s’était battu comme un lion. Mais, criblé de blessures, il tomba dans la mêlée, et tenta de se donner la mort en se tirant un coup de pistolet à la tête.
Un Américain, qui l’avait reconnu à son costume rouge tranchant sur la blancheur de la neige, détourna le canon de l’arme, s’empara du Mangeux-d’Hommes, lui lia les mains derrière le dos et le traîna triomphalement à la hutte qui servait de bureau à la compagnie des Mines.
C’est dans cette cabane que Dubreuil fut aussi déposé avec les autres prisonniers.
Il avait essayé de protester de son innocence, de raconter ses mésaventures.
Mais, loin de l’écouter, les Yankees s’étaient moqués de sa difficulté à s’exprimer en anglais.
Un moment l’infortuné jeune homme caressa encore l’idée que bientôt on découvrirait l’erreur, et qu’il y avait plutôt lieu de se féliciter que de s’affliger de sa situation. Ce moment fut, hélas ! de courte durée. La conversation de ses codétenus lui fit dresser les cheveux sur la tête.
— Nous serons pendus demain, disait tranquillement l’un.
— C’est probable.
— Après tout, un jour ou un autre, ça devait m’arriver.
— Mais on fera une enquête ? demanda Dubreuil.
— Une enquête !
— Oui. un procès ? continua l’ingénieur tremblant.
— Un procès, ici ! Ça serait du beau, ma foi ! Qui aurait jamais vu ça ? On nous lynchera, mon brave !
— Que voulez-vous dire ?
— Ah ! vous n’êtes pas du pays, vous, ça se sent. Eh bien, être lynché, ça signifie être accroché par le cou à un arbre ou à une potence, sans jugement d’aucune sorte, et pourtant « jusqu’à ce que mort s’ensuive, » ajouta-t-il avec un ricanement cynique.
Dubreuil frissonna, et passa le reste de la nuit livré aux plus violentes impressions.
Le Mangeux-d’Hommes ne prononça pas une parole, ne laissa pas échapper une plainte, quoiqu’il souffrît atrocement de ses blessures.
Parfois ses yeux s’attachaient avec intérêt sur Dubreuil ; il eut l’air de vouloir lui communiquer quelque chose, et cependant il demeura muet.
Dès le matin, un roulement de tambour annonça un événement extraordinaire.
On fit sortir les prisonniers de la salle où ils étaient entassés.
Devant le bureau de la compagnie il y avait une esplanade, et sur cette esplanade trois grands chênes, dont les membres squelettiques pliaient et gémissaient douloureusement aux rafales du nord-ouest.
Des plus grosses branches pendaient des cordes munies d’un nœud coulant.
On en pouvait compter quinze, juste autant que de prisonniers. Au sommet des arbres, quelques corbeaux tournoyaient lentement, en poussant, par intervalles, des cris aigus.
Le ciel était gris, sombre. Il faisait, comme disent les Canadiens-Français, « un froid noir ».
Une foule compacte de mineurs, armés de leurs fusils, formait autour des arbres un cercle qui venait se fermer de chaque côté du bureau.
Un homme quitta le cercle, s’avança au milieu de l’esplanade, et avec un accent grave, solennel, il dit :
— « Au nom de Dieu qui m’entend, je déclare, moi, Joseph Cartman, que, nous étant réunis douze, sous la présidence de l’honorable Wilkinson, pour juger sommairement les prisonniers que nous avons faits sur la bande d’assassins dite les Douze Apôtres, et principalement leur chef, surnommé le Mangeux-d’Hommes, les avons trouvés et trouvons coupables de conspirations homicides et meurtres au premier degré, et les avons condamnés à être pendus ce jour et à cet instant même.
« Que Dieu ait pitié de leur âme ! »
Comme il terminait, Jésus s’écria d’une voix tonnante, en désignant du regard Adrien Dubreuil, terrifié par ce spectacle lugubre :
— Ce jeune homme ne doit pas partager notre sort. Il n’a rien de commun avec nous. C’était mon captif. Je l’ai amené de force à Kiouinâ. Je compte, citoyens, sur votre justice pour lui rendre la liberté !
— Et je crois bien qu’on la lui rendra, la liberté ! car il est innocent comme l’enfant qui vient de naître, M. Dubreuil ! ajouta un vieux trappeur en se précipitant vers Adrien.
— Et je vous le jure, moi aussi, qu’il est innocent, le mar’chef, sans vous manquer de respect, cria un personnage aux longues moustaches jaunes, se démenant comme un enragé entre les mains des mineurs qui voulaient l’empêcher de forcer leurs rangs.
— M. Rondeau ! fit Dubreuil à la vue du trappeur.
— Pas monsieur, mais le père Rondeau, s’il vous plaît.
— Dubreuil ! il s’appelle Dubreuil ! mes pressentiments ne me trompaient donc pas ? murmurait le Mangeux-d’Hommes en examinant Adrien avec la plus vive attention.
Les exécuteurs de la loi de Lynch se consultaient. Mais la plupart des mineurs, connaissant le père Rondeau, se portèrent garants pour son protégé, dont les liens furent aussitôt coupés.
— Maintenant, le supplice des coupables ! reprit l’homme qui avait prononcé la sentence.
Quatorze individus, vêtus de noir et le visage barbouillé de charbon, s’approchèrent des quatorze prisonniers.
— Je demande à parler à ce jeune homme, dit alors Jésus.
On lui accorda cette faveur.
— Vous vous appelez Dubreuil ? fit-il avec émotion.
— Oui, répondit Adrien, que le père Rondeau tenait serré dans ses bras.
— Vous êtes de Cambrai ?
— Oui.
— Votre père était capitaine de vaisseau ? continua le Mangeux-d’Hommes, en proie à une agitation croissante.
— Comment…
— Et vous aviez un frère nommé Adolphe, qui s’enfuit de la maison paternelle à la suite d’un vol qu’il avait commis pour satisfaire le caprice d’une maîtresse… quand vous n’aviez guère que sept ou huit ans ?…
— Vous seriez !… balbutia l’ingénieur dans un trouble inexprimable.
— Je suis votre frère… Adieu ! Je remercie le ciel de ne m’avoir pas permis de couronner mes crimes par le plus abominable de tous.
Il se livra au bourreau, pendant que le père Rondeau arrachait Dubreuil à cette horrible scène d’expiation.
Quelques minutes après, quatorze cadavres se balançaient aux rameaux décharnés des chênes.
Et les corbeaux rétrécissaient leurs cercles, en battant des ailes, coassant et s’abaissant de plus en plus sur les têtes de ces cadavres !