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Peaux-Rouges et Peaux-Blanches/Chapitre 19

La bibliothèque libre.
Calmann-Lévy, éditeurs (p. 283-297).


CHAPITRE XIX

PAUVRE INDIENNE


Meneh-Ouakon à Adrien Dubreuil,


Montréal, mois des neiges, 1837.


Ihouamé Miouah[1],


Je veux m’entretenir avec le Toi qui vit dans ma pensée, dont sans cesse les yeux de mon esprit voient, pour l’adorer, la noble image.

Que je te parle donc, au moyen de ces signes mystérieux que les bons Visages-Pâles ont enseignés aux miens, dès le temps de mon illustre aïeul Pontiac, en leur mettant, par vos longues robes noires[2], ta langue dans la bouche, ta religion dans le cœur ; oui, que je te parle au moyen de ces signes muets qui disent tout, puisque ton absence comme l’épaisseur d’une montagne te cache aux yeux corporels de Meneh-Ouiakon, et que, comme la gelée d’hiver, elle a fermé ses lèvres. Pendant le silence des nuits mon esprit inquiet songe à toi, et comme la surface des eaux il réfléchit ta présence ; pendant la clarté du jour, je cherche Celui qui a mon amour, Celui que je n’ai jamais eu le bonheur de contempler aux rayons du soleil ; je le cherche et ne le trouve plus. Son ombre même m’a quittée.

Puisses-tu ne pas trop languir là Meneh-Ouiakon t’a laissé, il y a bientôt six lunes, et puisse cette feuille plus légère que la feuille du bouleau, cette feuille à laquelle je confie le chagrin et l’espoir de mon cœur, te parvenir fidèlement, Ihouamé Miouah !

Ouvre l’oreille à mon récit, Nitigush-Ouscta[3], il est heure que tu remontes avec la fille des sachems nadoessis le courant de sa vie, car si ton amour est grand, généreux, le sien est grand aussi comme le chêne aux verts ombrages, sous lequel il fait bon se reposer, et il est transparent comme l’onde de la source.

Meneh-Ouiakon sent son âme lourde ; elle l’ouvre à celui qu’elle aime, afin que le ciel devienne bleu et pur pour elle et pour lui.

Je veux m’entretenir avec toi qui vis dans ma pensée, dont sans cesse tes yeux de mon esprit voient, pour l’adorer, la noble image.




En ma famille, l’illustre famille de Pontiac vit la tradition du beau. On y a toujours aimé et on y aime toujours ardemment la race française. Elle nous avait relevés, nous jadis les possesseurs heureux, fiers, mais déchus de cet immense pays ; pourquoi nous a-t-elle abandonnés ? dis Ihouamé Miouah, pourquoi nous as-tu abandonnés ? pourquoi nous avoir laissés sans défense, à la merci des Habits-Rouges et des Longs-Couteaux ? Ah ! si vous eussiez voulu ? nos lacs poissonneux, nos prairies, nos bois giboyeux, nos terres abondantes en trésors que vous savez utiliser, comme jadis le surent, rapporte-t-on, les hommes de notre origine, tout ce que nous possédons serait à vous ! Mes ancêtres le disaient, mes ancêtres le désiraient, mes ancêtres ne mentaient pas. Leur langue n’était pas fourchue, les sachems nadoessis n’ont pas renié ce magnifique héritage.

Ils aiment ton Dieu, sans le bien connaître, car le temps a roulé, roulé ; les arbres ont germé, grandi, ils sont tombés de vieillesse dans la forêt et on ne vous a pas revus, ni ceux qui nous montraient à servir, à votre manière, le Maître de la Vie. Sur les bords du lac Supérieur, les rivières pleurent leur départ. Dis-moi, Ihouamé Miouah, que ces pleurs auront une fin.




Je veux m’entretenir avec Toi qui vis dans ma pensée, dont sans cesse les yeux de mon esprit voient, pour l’adorer, la noble image.




Écoute mon discours.

Nous avions planté nos loges près du fort Williams[4], pour y échanger des pelleteries contre des couvertes, de la poudre et des munitions. Un jour, j’étais seule dans le wigwam, mon frère et notre père faisaient la traite à la factorerie. Un homme, un blanc, entra. Sa parole était douce comme le miel, sa langue, celle des Nitigush. Il était si beau, son regard avait une telle douceur, sa voix une suavité si grande, que je le crus bon.

« Je t’aime, » me dit-il, et moi, entendant cette musique harmonieuse, comme après une chaude journée le frémissement de la brise dans le feuillage, moi je ne pus lui répondre : « Je ne t’aime pas ».

Il m’avait troublée. Je songeai à lui toute la journée, quand il fut parti. Mon frère et mon père ne revinrent pas le soir. Je m’endormis en rêvant à cet homme blanc. que j’avais vu. Tout à coup je m’éveille, on m’emportait. Je veux me débattre, m’échapper, fuir ! des bras de fer me tiennent captive.

À la clarté de la lune, j’avais reconnu le Visage-Pâle dont la visite m’avait émue le matin.

Il m’entraîna loin ! loin ! cherchant à m’enivrer avec sa parole d’amour. Mais je n’étais pas libre. La fille des sachems nadoessis n’entendait plus le langage de son ennemi. En liberté, elle ne lui eût rien refusé ; prisonnière, elle eût soutenu jusqu’à la mort son droit de se donner.

Je ne connaissais pas Schedjah-Nitigush[5].

Quand j’eus vu que son existence était sombre comme l’eau qui coule sous les noirs sapins, quand j’eus vu que, comme le carcajou, il égorgeait pour sucer le sang de sa victime, je le méprisai, et pourtant, je l’avoue, puisque tu dois lire dans mon sein, Ihouamé Miouah, je ne pus me défendre de l’aimer encore. Explique cela, toi, qui sais tout. J’étais son esclave, et il me respectait ; je ne pouvais rien contre lui, et il obéissait à mes ordres, à mes moindres désirs. Pour moi les plus brillants ouampums, les plus riches pelleteries, les parties les plus délicates du gibier ou du poisson qu’il prenait. Ses gens, sa bande me traitaient en otah[6]. Un seul, peut-être, me regardait d’un œil étrange. C’était Judas, son lieutenant. Mais je n’avais d’ailleurs pas à me plaindre de lui. Rusé comme le renard, il cachait son plan.




Meneh-Ouiakon sent son âme lourde, elle l’ouvre à celui qu’elle aime, afin que le ciel devienne bleu et pur pour elle et pour lui.

Je veux m’entretenir avec le Toi qui vit dans ma pensée, dont sans cesse les yeux de mon esprit voient, pour l’adorer, la noble image.

Dans la troupe de Schedjah-Nitigush, il y avait une femme nadoessis, nommée la Perdrix-Grise, que le capitaine avait aimée, mais délaissée pour moi. Malgré la jalousie que je lui inspirais, cette femme m’était dévouée, car j’étais Grande-Maîtresse d’une danse[7] à laquelle la Perdrix-Grise appartenait dans notre tribu. Bientôt même, remarquant que jamais Schedjah-Nitigush ne dormait avec moi, elle me porta de l’attachement, et m’avertit, un soir, que Judas avait résolu de profiter de l’absence momentanée de son capitaine pour se glisser sous ma peau d’ours.

En même temps la Perdrix-Grise me proposa de recouvrer ma liberté. C’était proposer à la panthère de briser les barreaux de sa cage.

Cette nuit-là même, Meneh-Ouiakon prit la fuite et rejoignit la vaillante nation des Nadoessis, campée sur la rivière Saint-Louis, près de la factorerie de Fond-du-Lac. Hélas ! son frère, celui qu’elle chérissait par-dessus tout au monde, était parti ! il était parti à sa recherche. Il devait, pour tâcher de la retrouver, traverser et explorer tous les Grands Lacs ! Il est si bon, il aime sa sœur d’une affection si grande, Sungush Ouscta ! Sa voix est sonore comme le roulement du tonnerre, comme le cri de la grue du milieu des nuages, ou celle du courlis du milieu des savanes. Semblable aux gouttes d’une chute, chacune de ses paroles a son poids ; il a le cœur de Pontiac son aïeul, et la langue de Piehiezicku[8] son père. Jamais le mensonge noir n’est sorti de ses lèvres vermeilles. Il est sage et tranquille comme le castor des marais, rusé comme le loup des prairies, brave et audacieux comme l’ours affamé, léger à la course comme le cerf poursuivi. Sa vue vaut celle de l’aigle chauve et son ouïe celle du daim au bois fourchu. Ainsi que sa carabine, son jugement ne manque jamais le but. Que les feuilles de son arbre de vie ombragent pendant longtemps les wigwams de notre tribu.

Tu le connaîtras, Ihouamé Miouah, et tu l’aimeras aussi comme Meneh-Ouiakon.




Je veux m’entretenir avec le Toi qui vit dans ma pensée, dont sans cesse les yeux de mon esprit voient, pour l’adorer, la noble image.




Comme, après un long hiver, l’alouette attend avec impatience le retour du soleil, ainsi Meneh-Ouiakon attendait le retour de Sungush Ouscta.

Mais son ennemi, mais Judas veillait. Comme le vautour fond sur sa proie, tandis qu’elle était à la pêche, il fondit sur elle, lui lia les pieds et les mains et la transporta dans cette île, où, Ihouamé Miouah, elle a eu le bonheur de te voir et de t’aimer.




Meneh-Ouiakon sent son âme légère, elle l’ouvre à celui qu’elle aime, afin que le ciel devienne pour lui bleu et pur comme il l’est pour elle.




Là, les jours de la fille des sachems nadoessis devaient être troubles, mais le Maître de la Vie les fit clairs et sereins. Elle t’a aperçu, mon frère, et au soleil de tes yeux son cœur s’est illuminé, ainsi que la forêt s’embrase et flamboie au contact de l’étincelle. Sans tache encore, purifiée en son esprit de son amour indigne par le feu que tu as allumé en elle, elle aurait été joyeuse d’être ton épouse devant ton Dieu qui est le sien et qui a proclamé l’égalité des races. L’amour de Meneh-Ouiakon est immense comme les territoires de l’Ouest, inépuisable comme les eaux du Grand-Lac. Cet amour, il est à toi. Tu le sais. Aussi bien il te faudrait douter de la nourriture que tu manges, du breuvage que tu prends, que de la tendresse qui gonfle mon cœur pour toi. J’en suis fière, j’en suis heureuse, je l’annoncerais aux guerriers nadoessis, dussent-ils me faire souffrir mille tortures.

Mais toi, ô Hiouamé Miouah ! as-tu bien sondé ton amour ? sa profondeur t’est-elle connue ? les écueils dont il est environné, les as-tu tous explorés ? N’en est-il pas un inobservé par toi et sur lequel viendra échouer le canot qui porte notre commune destinée ? J’ai peur. Pardonne, ami, j’ai peur ! Le bonheur m’effraie ! Mon passé, mon ignorance, la couleur de mon visage… Ah ! je n’aurai fait qu’un rêve !




Meneh-Ouiakon sent son âme lourde ; elle l’ouvre à celui qu’elle aime afin que le ciel ne devienne pas pour lui sombre et nuageux comme il l’est pour elle.



Hélas ! oui, je me sens effrayée : j’ai vu vos villes merveilleuses, vos palais de toutes sortes, vos temples superbes ; j’ai vu ce que vous appelez la civilisation, et j’ai pleuré la honte de mon étonnement, de mon admiration. Que sommes-nous, que sommes-nous, misérables Peaux-Rouges, à côté de vous, si grands, si puissants, que j’en suis à me demander quelle peut être la supériorité de ce Dieu devant qui vous courbez la tête ! Non, non, jamais Meneh-Ouiakon, la fille des sachems nadoessis, ne sera l’épouse d’un Visage-Pâle. Il la mépriserait ; pourrait-il faire autrement ? et Meneh-Ouiakon ne saurait supporter un affront de celui qu’elle aime !

Je sors tristement de ce doux songe. Mais, si tu le veux, Ihouamé Miouah, Meneh-Ouiakon sera ta servante. Elle demeurera près de toi, contente de t’aimer, de t’admirer en silence, contente d’entendre ta voix, de recevoir tes commandements, de soigner la vierge blanche qu’un jour tu conduiras à ta couche.

N’aie point sourire dédaigneux à mon langage. Je puis aimer celle que tu aimeras. L’amour de la fille indienne est plus grand que celui de la fille au visage pâle.

Souviens-toi. Je suis partie pour te chercher secours. Le Dieu de notre culte m’a protégée. En route, j’ai trouvé ton esclave, celui dont tu déplorais la perte. Il m’a aidée à échapper aux griffes de Judas, qui me poursuivait, et ensemble nous avons gagné le village du Sault-Sainte-Marie. J’y ai vu cet excellent Canadien que tu m’avais recommandé, otah[9] Rondeau. Sa loge nous a été ouverte avec son cœur. C’est à lui que j’adresse cette lettre pour qu’il te la fasse parvenir. Il aurait voulu, Hiouamé Miouah, courir à ta délivrance ; il n’a pas rencontré d’allié. Les Longs-Couteaux ont refusé de marcher avec lui. Ils sont lâches pour seconder les intérêts des autres, brûlants comme le fer rouge pour les leurs.

« — Va, ma fille, m’a dit Rondeau, vas trouver l’ononthio[10] des Français à New-York, lui seul pourra servir notre ami. »

Je suis partie, laissant avec lui ton serviteur. Peut-être ont-ils réussi à t’arracher à la captivité, car ils devaient tenter de réunir des auxiliaires et de diriger une expédition contre les Apôtres ! Ah ! si les succès ont accompagné leurs pas ; si tu es libre, je ne demande plus au ciel que de te voir une fois encore et mourir après !

Mais te verrai-je ? Non, non, non, Ihouamé Miouah, je ne te verrai plus. Il y a là, dans le fond de mon cœur, quelque chose qui me le dit, et voilà pourquoi je veux m’entretenir avec le Toi qui vit dans ma pensée dont sans cesse les yeux de mon esprit voient, pour l’adorer, la noble image.

Ah ! que je voudrais te revoir ! que je voudrais suivre cette feuille qui ira à toi, j’en suis sûre, et pourtant je ne sais qui te la portera.

Écoute encore. Que ton œil ne se fatigue pas à suivre cette voie où je laisse entière la piste d’un cœur qui t’aime et s’embaume de ton amour. Sur cette piste, tu recueilleras quelques-unes des fleurs que tu m’as offertes pendant ces courtes nuits où il m’était donné de le regarder, de te sentir, d’entendre ces accents dont mon oreille avide ne se serait lassée jamais !

J’étais partie du Sault-Sainte-Marie, et traversais le lac Huron pour me rendre à la ville habitée par le chef des Français, lorsque je rencontrai, au-dessous de Michillimakinack, un Indien Nadoessis. Il m’apprit que mon frère, désespérant de me retrouver, était à Montréal, chez un de nos parents, interprète pour la Compagnie de la baie d’Hudson.

Mon frère est prudent, il est sage, il est habile ; Meneh-Ouiakon résolut de le consulter.

Émerveillée par ces vastes maisons flottantes, qu’elle rencontrait sur le Saint-Laurent ; ravie, puis épouvantée par le mugissement de ces longs canots qui marchent conduits par le feu sous une ondoyante colonne de fumée ; se croyant transportée dans les lieux habités par le Maître de la Vie, à la vue de ces hautes cabanes, de ces populeux villages, de ce mouvement incomparable qu’elle distinguait sur les deux rives du fleuve, elle arriva à Montréal.




Ihouamé Miouah, la fille des sachems nadoessis sent son âme lourde ; elle l’ouvre à celui qu’elle aime, afin que le ciel ne devienne pas pour lui sombre et orageux comme il l’est pour elle.




Ici la douleur a tiré son voile sur ma radieuse journée. En présence des filles blanches, lumineuses comme la lune, parfumées comme les fleurs de nos bois, légères et gracieuses comme les biches, qu’est-ce qu’une malheureuse squaw ? L’onde des fontaines m’avait fait croire que j’avais quelques charmes ; vos miroirs me montrent si laide que je les évite ; la teinte de ma chair est hideuse, mes cheveux sont durs et raides comme des flèches, mes joues sans rondeur n’offrent que des angles ; j’ai la taille maigre et sèche ; mon plus beau costume est aussi disgracieux que mes formes. Je sens tout cela, j’ai horreur de moi-même ! Mon Dieu, pourquoi cette distinction entre ma race et celle de mon bien-aimé ?

Ihouamé Miouah, tu ne reverras plus la fille des sachems nadoessis. Elle n’était point faite pour toi. Non-seulement son cœur n’a ni la vaillance, ni l’ardeur du tien, mais son esprit rampe comme la tortue, et celui de l’homme blanc s’élève, vole comme l’aigle des Montagnes de Roche.




Meneh-Ouiakon veut s’entretenir avec le Toi qui vit dans sa pensée, dont sans cesse les yeux de son esprit voient, pour l’adorer, la noble image.




Le vent de la tempête souffle sur nous, Nitigush Ouscta !

Mon frère, qui réglait à Montréal une affaire avec notre parent de la Compagnie de la baie d’Hudson, a appris de la bouche de Meneh-Ouiakon qu’elle t’aimait. Il désapprouve notre amour. Sang rouge et sang blanc ne peuvent se mêler, dit-il. Je le pensais. La fille des sachems nadoessis restera une plante stérile. Plains-la, car son sort est bien cruel !

T’avoir vu, t’avoir souhaité, t’avoir espéré, et s’éloigner volontairement de toi ! Mais, étais-je digne de ces délices ? Non ; mieux vaut encore les avoir imaginées, que d’avoir savouré leur réalité pour les perdre ensuite. Tu m’aimes sans doute, tu m’eusses aimée quelque temps, mais tu serais revenu aux femmes de ton origine. Rien de plus naturel, rien de plus juste.

Adieu, comme ils disent ici, adieu, Ihouamé Miouah ; va, sois heureux, tu le mérites, tu es beau, tu es bon, tu es brave ; Meneh-Ouiakon priera pour toi. On lui a raconté que des vierges se réunissaient et s’enfermaient dans une enceinte particulière pour implorer le Maître de la Vie en faveur de ceux qu’elles aiment. Meneh-Ouiakon leur demandera asile, et si ses vœux sont exaucés, Ihouamé Miouah, la félicité te prêtera chaque jour son bras, chaque nuit elle bercera ton sommeil.

Adieu donc, encore adieu, Ihouamé Miouah ; je me suis entrenue une dernière fois avec le Toi qui vit dans ma pensée, dont sans cesse les yeux de mon esprit voient, pour l’adorer, la noble image.

Meneh-Ouiakon.

Un voyageur canadien portera cette lettre au Sault-Saint-Louis, et mon frère, auquel j’ai dit ton nom, s’apprête à partir pour te délivrer. Il a des choses importantes à te révéler.

Ô Ihouamé Miouah, quand tu seras par-delà le grand lac Salé, rappelle-toi, aux heures de loisir, la fille des sachems nadoessis, dont le cœur ne cessera qu’avec le souffle de battre pour le Toi qui vit dans sa triste pensée.

  1. Mot à mot : amour à moi ou « mon amour ».
  2. Les prêtres catholiques.
  3. Français bon.
  4. Sur le lac Supérieur. Voyez la Huronne.
  5. Le mauvais Français. C’est ainsi que les Indiens du lac Supérieur dénommaient Jésus, le Mangeux-d’Hommes.
  6. Reine.
  7. Ces danses sont des sortes d’associations secrètes, dont les chefs (ogeomau) exercent une puissance suprême sur les affiliés.
  8. Le bœuf.
  9. Le père.
  10. Consul.