Peaux-Rouges et Peaux-Blanches/Chapitre 2

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Calmann-Lévy, éditeurs (p. 17-31).


CHAPITRE II

LE SAULT-SAINTE-MARIE


On sait que le lac Supérieur est le plus vaste volume d’eau fraîche fourni sur le globe. En longueur il a 420 milles, 160 dans son extrême largeur, et 1750 de périmètre[1].

L’État du Minnesota borde ses rives ouest et nord-ouest ; au sud il confine au Wisconsin et au Michigan ; les autres côtes ont pour limites les possessions britanniques, auxquelles la moitié du lac, divisé par une ligne imaginaire, appartient.

Les eaux de ce lac sont d’une transparence étonnante[2], Il les reçoit par plus de deux cents affluents. Elles y descendent d’un bassin qui embrasse une superficie de 100,000 milles carrés.

Les parties nord et sud du Supérieur voient jaillir de leur sein une foule d’îles.

Le centre en est à peu près dépourvu.

Au nord, plusieurs de ces îles forment d’excellents abris pour les vaisseaux et offrent aux yeux du voyageur les perspectives les plus pittoresques.

La côte elle-même est fortifiée par des rochers escarpés dont quelques-uns dépassent 300 mètres d’élévation.

Mais, au sud, le rivage se montre généralement bas et sablonneux, quoique, en certaines places, il soit coupé par des chaînes de calcaire ou des roches trapéennes et cuprifères énormes, comme le Portail ou les Rochers Peints, la pointe Kiouinâ, les Douze-Apôtres, etc.

Encore aux trois quarts sauvage aujourd’hui, le littoral du lac Supérieur ne tardera pas à se peupler, et à se fertiliser au soleil fécondant de la civilisation ; car, malgré la rigueur de l’hiver qui règne pendant plus de six mois dans cette région, la terre y est bonne, productive, riche en minéraux, et les eaux du lac abondent en poissons excellents de toute espèce.

Le Supérieur se relie aux lacs Huron et Michigan par une artère longue de 63 milles, large d’un au plus, à laquelle nos missionnaires français, qui en furent les premiers explorateurs, donnèrent, en 1642, le nom de rivière Sainte-Marie, mais appelée par les indigènes Pauoiting, c’est-à-dire Petite Cataracte.

Le souvenir de ces hardis découvreurs européens mérite d’être conservé.

C’était les pères Charles Rimbault et Isaac Jogues.

À cette époque, ils habitaient la Mission Sainte-Marie, près du lac Huron.

Sur les bords de la rivière résidait une tribu sauvage qu’ils convertirent.

La tribu s’appelait Pauoitigoueiuhak, mot à peu près impossible à articuler pour une bouche française.

Comme ces Peaux-Rouges témoignaient d’une grande agilité dans tous les exercices du corps, mais principalement pour franchir les obstacles, nos missionnaires convinrent de les nommer Sauteux ou Sauteurs, nom qui leur est resté, comme celui de Sainte-Marie au canal que la nature a creusé entre le lac Supérieur et les lacs Huron et Michigan.

La rivière Sainte-Marie est interceptée par des rapides dangereux, au pied desquels s’élève, au sud, sur la rive américaine, un village appelé Sault-Sainte-Marie, et au nord, sur la rive anglaise, un poste occupé par la compagnie de la baie d’Hudson.

Le village est donc américain, le poste anglais.

Dans le premier, le gouvernement des États-Unis a installé une petite garnison pour la protection de ses nationaux, qui se livrent à la traite des pelleteries ou à l’exploitation des précieuses mines de cuivre dont est, comme nous l’avons dit, enrichie la rive méridionale du lac Supérieur, « primitivement appelé lac Tracy, en l’honneur de M. de Tracy, qui fut nommé vice-roi d’Amérique par le roi de France au mois de juin 1665[3]. »

Dans ses curieuses Lettres sur les États-Unis d’Amérique, où, à travers quelques appréciations fausses, on trouve des considérations du premier ordre et des descriptions fort remarquables, le colonel Pisani, qui visita le Sault Sainte-Marie en 1856, en a fait un tableau auquel je suis heureux d’emprunter les lignes suivantes :

« La mission Sainte-Marie du Sault fut fondée en 1665 par le père Allouez.

« À cette époque, les missionnaires, et, par eux, le gouvernement du Canada, connaissaient déjà parfaitement et la géographie du lac et la nomenclature des tribus qui habitaient ses rives. Ces tribus étaient nombreuses, et la liste de leurs noms est aussi longue que baroque ; mais la population de chacune d’elles était bien peu considérable. Trente mille sauvages, au plus, erraient entre le lac Michigan, le Haut-Mississipi et la baie d’Hudson, et avaient pour centre social, géographique et religieux (si ces mots peuvent s’appliquer à des agglomérations humaines à peine sorties de l’état de nature) la race sud-est du grand lac. C’était principalement près du rapide ou Sault-Sainte-Marie qu’ils se réunissaient, à l’époque du printemps, pour s’y livrer à la pêche du poisson blanc, l’une des plus abondantes qu’il y ait au monde, et pour vendre leurs pelleteries aux traitants canadiens. Ces peuples se rattachent à trois langues mères, les langues siouse, algonquine et huronne. C’est le nom d’Ouattouais[4] qui revient le plus fréquemment dans les relations des jésuites, comme désignant les tribus de l’extrême ouest par rapport au Canada. Ainsi les missions des bords du lac étaient appelées missions chez les Ouattouais.

« Le christianisme, qui est la religion des races supérieures, eut peu de prise sur les Ouattouais. Les jésuites furent presque toujours obligés de tolérer chez les néophytes certains restes de leurs pratiques idolatriques, sous lesquels on feignait de trouver un fond de foi orthodoxe. Mais si les succès des religieux furent contestables, leurs succès politiques furent éclatants. En moins de dix ans, les missions du Sault-Sainte-Marie, du Saint-Esprit, de Saint-François Xavier avaient fait du nom de la France l’objet du respect et de l’affection de toutes les tribus de l’ouest[5]. En 1670, l’intendant du Canada Talon, l’un des administrateurs les plus capables qu’ait eus la colonie, résolut de mettre à profit ces bonnes dispositions, et d’établir d’une manière solennelle et officielle le protectorat de la France sur ces contrées dont il devinait l’avenir. L’entreprise n’était pas facile. Il s’agissait, non pas de l’achat de tel ou tel territoire, comme a fait Penn sur les bords de la Delaware, comme le font encore aujourd’hui plus ou moins furtivement les Américains, mais d’une sorte d’annexion politique, consentie librement par le suffrage universel. Qu’on me passe ces mots du vocabulaire moderne, assez étranges à l’occasion d’un acte politique du dix-septième siècle et d’un acte politique du roi Louis XIV ; mais ils sont nécessaires pour caractériser cette conquête de la France, conquête qui ne ressemble guère à celle de la Franche-Comté, de la Flandre et de l’Alsace, mais qui contraste avec ces dernières encore plus par sa nature pacifique et philanthropique que par ses proportions territoriales.

« Talon choisit pour émissaire un nommé Nicolas Perrot, laïque, mais employé longtemps au service des missionnaires. Perrot parcourut, pendant le printemps et l’été de 1670, toutes les contrées de l’ouest. Il ne s’arrêta, au midi, que chez les Miamis, c’est-à-dire chez les peuples qui habitaient le pays où est bâtie, maintenant, la ville de Chicago. Il décida toutes ces peuplades à envoyer, pour le printemps suivant, des députés au Sault-Sainte-Marie, afin d’y procéder à la reconnaissance du protectorat de la France sur les contrées qui forment les bassins des lacs Supérieur, Huron, Érié, Michigan. Quatorze cents sauvages furent fidèles au rendez-vous. M. de Saint-Lusson, délégué par l’intendant Talon, procéda solennellement à l’acte de reconnaissance.

« Sur la prairie qui domine les Rapides, on avait préparé une croix et un poteau en bois de cèdre surmonté d’un écusson aux armes de France. Les Indiens, dans leur appareil de guerre, précédés du Délégué, formaient un vaste cercle autour de ces derniers emblèmes de la foi religieuse et de la domination politique. Au moment où l’on éleva le premier, les missionnaires et les Français entonnèrent le Vexilla, puis, quand les armes de France parurent dans les airs, l’Exaudiat.

« Cela fait, le père Claude Allouez, très-versé dans la connaissance de la langue algonquine, adressa aux Indiens un long discours pour leur expliquer le but de la réunion et les avantages qu’ils retireraient du protectorat de la France. Il termina par un éloge du monarque auquel ils allaient se donner et par un pompeux tableau de sa puissance. Ce discours a été conservé, en entier, dans les Relations des Jésuites : il est fort curieux en ce qu’il montre l’extrême souplesse de l’esprit des jésuites et leur habileté incomparable à adapter leur éloquence et leurs moyens d’action au caractère particulier des peuples qu’ils avaient à soumettre au joug de la civilisation et de la foi.

« Il est probable que les Indiens furent fortement impressionnés de ce discours, car, lorsque M. de Saint-Lusson, après que le père Allouez eut fini de parler, leur demanda s’ils consentaient à se ranger, eux, leurs descendants et leurs pays sous l’autorité du grand Ononthio[6], ce ne fut qu’un cri d’assentiment. Les Français y répondirent par les acclamations de : Vive le roi ! et des décharges de mousqueterie. La cérémonie se termina par un Te Deum.

« Cet acte est célèbre dans l’histoire de l’Amérique sous le nom de Traité du Sault-Sainte-Marie. Il est peu de titres parmi ceux qui garantissent les possessions territoriales des nations ou des princes européens qui aient une origine aussi sérieuse, aussi authentique et aussi libérale que le traité par lequel la France a possédé, pendant quatre-vingt-dix ans, tout le nord-ouest des États-Unis[7].

« La guerre de Sept-Ans et le traité qui en a été la suite nous ont dépouillés de ce magnifique héritage, mais aujourd’hui, quand un Français y pénètre en étranger, il ne peut oublier que ses ancêtres le reçurent jadis librement des mains d’une race faible et confiante ; que, fidèles à leurs engagements, ils avaient entrepris de la civiliser, et que leurs successeurs, héritiers de leurs devoirs comme de leurs droits, n’ont su que la dégrader, l’anéantir[8]. »

Le Sault-Sainte-Marie a donc une importance historique considérable, et dont tout Français a le droit d’être fier.

Les Rapides étant un obstacle à la navigation, on a creusé un canal pour obvier à cet inconvénient.

« Ce canal, poursuit M. Pisani, a 1,600 mètres de long et une largeur suffisante pour que les plus gros navires y puissent flotter. La différence de niveau entre ses deux extrémités est de 8 mètres 37 ; c’est précisément la hauteur des Rapides, et la moitié de celle des eaux du lac Supérieur au-dessus des eaux du lac Michigan, le premier étant à 198 mètres et le second à 182 mètres 65 au-dessus du niveau de la mer. Deux écluses suffisent pour faire franchir aux bâtiments la différence du niveau.

« Le canal n’est ouvert que depuis six ans. Avant sa construction, un chemin de fer de 1,600 mètres de parcours longeait les Rapides et aboutissait à deux quais de débarquement, l’un en amont, l’autre en aval de l’obstacle à franchir. Les marchandises apportées par les lacs de l’Est et du Midi et destinées à passer dans le lac Supérieur étaient déchargées à l’entrée des Rapides, transbordées sur le chemin de fer, embarquées de nouveau sur les bâtiments faisant le service spécial des lacs. Telle a été, jusqu’à ces dernières années, l’insuffisance des ressources de toute espèce dans ces contrées reculées, que les bateaux à vapeur ou à voiles, naviguant sur le lac Supérieur, n’étaient pas construits sur ses rives, au-dessus des Rapides[9]. On les apportait, par pièces, des ateliers de New-York ou de Cleveland ; le chemin de fer leur faisait franchir le saut et on les montait au-delà de Sainte-Marie. On comprend que, dans de pareilles conditions, la navigation intérieure du lac ne pouvait pas recevoir un bien grand développement.

« Il y a une huitaine d’années, le Congrès, de concert avec la législature de l’État de Michigan, décida que le chemin de fer serait remplacé par un canal. Ce qui était difficile, ce n’était pas de s’entendre avec Washington et Lansing, mais de trouver des entrepreneurs qui, en échange d’une énorme avance de fonds, consentissent à recevoir des terrains sans valeur actuelle et susceptibles d’en acquérir seulement par suite de l’ouverture même du débouché. On ne doit pas perdre de vue qu’à cette époque, le bassin du lac Supérieur, sans communication autre que celle de la rivière Sainte-Marie avec le continent américain, était un vrai pays perdu, tout à fait sauvage, d’un avenir très-problématique. On y exploitait déjà des mines de cuivre, mais il était encore fort douteux que l’industrie métallurgique réussît jamais à faire entrer cette contrée isolée dans le cercle de l’activité américaine. Il n’y avait certainement pas six mille habitants travaillant aux mines ou vivant d’un commerce de pacotilles sur les rives du lac. Par le fait, il ne s’agissait pas de créer un débouché pour une population déjà existante, mais de créer une population par l’ouverture d’un débouché ; méthode générale aux États-Unis, et inverse de celle que nous employons en Europe.

« Dans cette affaire, comme dans tant d’autres, le génie des entreprises hasardeuses, qui fait la passion et la force des États-Unis, n’a pas reculé devant le calcul des mauvaises chances. Une compagnie de Boston a accepté les terres et s’est engagée à construire le canal. Le marché, conclu sur ces bases, a été rapidement exécuté. Au mois de juin 1855 la Compagnie a fait remise du canal à l’État, qui l’exploite à son profit.

« Ce magnifique ouvrage a coûté environ sept millions de francs. En contemplant les vastes solitudes qui l’entourent, la nature sauvage, grandiose et glaciale, dont il constate la puissance vaincue, semblable à un sceau mis par l’industrie humaine sur sa nouvelle conquête, on ne peut s’empêcher d’admirer l’audace du peuple qui ne craint pas de se lancer dans de pareilles entreprises aux extrémités perdues de son immense territoire. »

Il faut une heure et demie ou deux heures à un bateau à vapeur pour traverser les écluses et faire le chargement et le débarquement des marchandises appartenant au commerce de Sainte-Marie.

« Sainte-Marie est plutôt une bourgade qu’une petite ville. Les maisons, presque toutes à un seul étage, sont en bois et isolées les unes des autres, double caractère propre à tous les centres de population des pays situés vers l’extrême nord, soit dans le nouveau, soit dans l’ancien monde[10]. Les habitants sont au nombre de deux mille environ. Le fond de cette population, la partie fixe et attachée au pays de père en fils, provient d’un croisement d’anciens colons français avec la race indienne. Ces métis parlent encore presque tous le français et appartiennent à la religion catholique. Quant à leur caractère ethnique, c’est une moyenne entre le type caucasique et le type de la race rouge : peau foncée, cheveux noirs, durs et abondants, os de la face (principalement l’os et le cartilage nasal) très-proéminents. Ils n’ont pas, il faut le dire, l’ardente activité des Yankees, leur aptitude à amasser et à risquer les dollars, le génie du commerce, de l’industrie et de la spéculation. Ils sont sédentaires, bornés dans leurs désirs, timides, mélancoliques, toujours prêts à céder la place aux autres[11]. C’est bien là la descendance mélangée de deux races vaincues, isolées et dédaignées au milieu des populations anglo-saxonnes. Elle a trop de sang français pour devenir américaine. Elle n’en a pas assez pour conserver et faire respecter sa nationalité !

« Au milieu ou au-dessus de ce petit peuple de fermiers, manœuvres, pêcheurs et chasseurs, s’agite la colonie américaine, composée de marchands de pacotilles, aventuriers, spéculateurs de terrains et de mines, population d’une âpreté au gain et d’une mobilité extrême, qui promène sur toute la ligne des bords du lac son existence nomade, essayant de tout, fondant et abandonnant les villes avec une égale facilité. Son activité se dépense à escompter, par tous les moyens et sous toutes les formes possibles, les espérances de richesses que l’exploitation d’une région presque vierge laisse entrevoir. »

Tel se présentait, en 1856, le Sault-Sainte-Marie, tel à peu près il se montre au moment où nous écrivons ; voyons, maintenant, ce qu’il était une vingtaine d’années auparavant, — à l’époque de notre récit.

  1. Le mille anglais est environ le tiers de la lieue française.
  2. Par un temps calme, j’ai souvent vu les poissons s’ébattre à plus de dix brasses de profondeur.
  3. Mémoires de J. Long.
  4. Ce nom doit s’écrire Outaouais. — H.-E. C.
  5. Exemple frappant : Quoique Québec eût été prise, en 1759, par les Anglais et que, dès lors, nous eussions perdu toute puissance politique sur les rives du Saint-Laurent, les Indiens ne voulurent pas reconnaître l’empire britannique avant 1768. Un de leurs chefs les plus influents, Pontiac, dont nous publierons prochainement l’histoire, forma même alors le projet d’expulser, au profit des Français, la race saxonne du continent américain. Si la France l’eût soutenu, qui sait s’il n’eût pas réussi ? Mais l’éventail de madame de Pompadour faisait la brise et la tempête. — H.-E. C.
  6. C’est encore ainsi que les Indiens nomment le gouverneur du Canada. — H.-E. C.
  7. L’auteur aurait dû dire « de l’Amérique septentrionale, » puisque le territoire de la baie d’Hudson qui fait partie de cette contrée et qui est maintenant aux Anglais devint, par ce traité, notre propriété. — H.-E. C.
  8. Civiliser les Indiens ! utopie, prétexte de l’ambition ou du fanatisme religieux. Le sauvage est moins fait pour la civilisation que le civilisé pour la vie sauvage. Les gens désintéressés, qui connaissent les Peaux-Rouges, loin de songer à les civiliser, protestent contre les tentatives faites à ce sujet. Écoutez Schoolcraft, un observateur profond, un savant érudit, un écrivain consciencieux, qui passa la moitié de sa vie au milieu du désert américain :

    « L’Indien est possédé d’un esprit de réminiscence qui se plaît dans des allusions au passé. Il parle d’une sorte d’âge d’or où tout allait mieux pour lui que maintenant, alors qu’il avait de meilleures lois, de meilleurs chefs, que les crimes étaient plus promptement punis, que sa langue était parlée avec une pureté plus grande, que ses mœurs étaient moins entachées de barbarie. Mais tout cela semble passer à travers le cerveau indien comme un rêve, et lui fournit plutôt la source d’une sorte de rétrospection agréable et secrète qu’un stimulant pour l’exciter à des efforts présents ou futurs. Il languit comme un être déchu et désespère de se relever. Il ne paraît pas ouvrir les yeux à la perspective de la civilisation et de l’exaltation mentale déroulée devant lui, comme si cette scène lui était nouvelle ou attrayante. Depuis plus de deux siècles des instructeurs (teachers) et des philanthropes lui ont peint ce tableau, mais il n’y a rien vu pour secouer sa torpeur et s’élancer dans la carrière de la civilisation et du perfectionnement. Il s’est plutôt éloigné de ce spectacle avec l’air d’une personne pour qui toutes ces choses « nouvelles » étaient « vieilles, » et il a résolument préféré ses bois, son wigwam, son canot. » — Algic Researches preliminary observations, par H.-R. Schoolcraft.

    Je le répète, cela n’est que trop vrai pour ceux qui ont sérieusement étudié les races indiennes de l’Amérique septentrionale. — H.-E. C.

  9. Le premier navire de quelque importance construit au Sault-Sainte-Marie fut le schooner ou goëlette John Jacob Astor, lancée, si je ne me trompe, en 1835. — H.-E. C.
  10. Cette réflexion manque de justesse. Dans l’Amérique entière, au sud comme au nord, sur les terrains nouvellement colonisés, les maisons sont ainsi construites. Rien de plus logique : on a de la place, on les espace ; on est trop pressé de se mettre à l’abri pour songer à élever un étage sur le rez-de-chaussée. — H.-E. C.
  11. Faux. Ils ne sont que dissimulés. L’auteur ne les a point pratiqués. Je renvoie à Poignet-d’Acier. — H.-E. C.