Peine d’amour

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Les Ailes d’or : poésies nouvelles, 1878-1880Bibliothèque-Charpentier (p. 101-102).
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PEINE D’AMOUR

Quand ta main tomba dans ma main,
Je n’osai la presser qu’à peine :
Je ne sais quel doute inhumain
Faisait déjà trembler la mienne.

Quand ton front se pencha vers moi,
À peine j’y posai ma bouche :
Je ne sais quel cruel émoi
Me rendait timide et farouche.

Ah ! je sentais que désormais
La douleur entrait dans ma vie
Et je n’ai su que je t’aimais
Qu’au jour où tu me fus ravie !