Pensées (Stendhal)/04

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Pensées : filosofia nova
Texte établi par Henri MartineauLe Divan (Tome premierp. 87-126).

PENSÉES[1]



La vraie comédie n’admet jamais la terreur, mais pourquoi pas la pitié avec dénouement heureux ?

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Méditer profondément à Claix Shakspeare et Alfieri. Discuter par écrit tous leurs principes. Lire aussi beaucoup dans le même temps l’Homer de Pope.

*

Pour faire des comédies du moment comme Geoffroy dit qu’est Fanchon (à sa 70e représentation) il faut beaucoup voir le monde pour saisir ses goûts passagers. La vraie comédie, celle de Molière, demande moins d’application aux usages du jour : c’est la différence qu’Helvétius met entre l’intrigant et le philosophe.

Je trouve la cause des grandes fortunes des pièces des petits théâtres : c’est, ce me semble, que ces théâtres ont des habitués qui ne vont qu’à ceux-là. Qu’une pièce soit bonne, ils y vont plus souvent que si elle n’était que médiocre, la pièce atteint ainsi sa 15e r[eprésentation] alors toute la bonne société veut la voir et elle en a 50.

Il n’en est pas de même au Théâtre Français qui d’ailleurs est beaucoup plus grand que toutes les salles des petits spectacles, ordinairement il n’y a que la bonne société qui veuille voir les pièces.

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Où finit le comique ? Où commence la charge ?

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Je vois jouer Hamlet avec Faure le 22 germinal an XI. Talma est sublime dans le rôle d’Hamlet, mais la pièce est détestable et aussi mal écrite que possible. La première, et même la deuxième fois que Talma voit le spectre, il fait frémir ; on reste froid aux visions consécutives, et probablement jamais acteur n’a joué ni ne jouera aussi bien ces sortes de choses. Il a débité les vers avec un naturel admirable. C’est ainsi que tout bon acteur est forcé de jouer les tragédies dans le genre anglais.

Le 23 germinal en montant l’escalier je revenais de lire Macbeth et les 3 actes de Jules César au Panthéon.

— Hier je vous ai dit des sottises, M. Beyle, mais j’étais saoûl comme une bête.

— Ho ! vous sentez bien que ce n’est pas cela qui rompra l’amitié entre nous.

— Vous ne devineriez pas où je me dessaoûlai.

— Avec des filles ?

— Non, chez Mme Lefèvre, etc., etc.

Exemple mémorable du danger de l’ivresse. In vino veritas est très vrai. Du reste j’ai été très content de moi dans cette scène. Surtout de n’être pas descendu ce matin, quand j’attendais le père Iéky pour le faire expliquer, ce qui nous aurait probablement menés au Bois de Boulogne parce que j’avais 3 ou 4 vérités très dures à lui faire avaler. Au reste rien de plus vrai que in vino veritas. Hier Duverney me reprocha ma causticité, m’en corrigea même au risque de paraître bête, car à cette heure he shall not be my friend.

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Ne pas prêter à des gens d’une classe des idées que l’on n’a que dans une autre classe. Les gens du peuple parlent-ils souvent du bonheur comme nous l’entendons ? La règle énoncée au commencement de cet article est une des causes de la passagérité de l’existence de la comédie. Les gens sensés blâment en 1803 la familiarité avec laquelle Dorine parle à ses maîtres dans le Tartufe, joué en 1664, cependant il est à croire que Molière a peint juste. Ce qui me le fait croire c’est qu’en province les servantes se mêlent encore quelquefois de la conversation, or en province on a encore les mœurs du siècle de Louis XIV. Grand trait de caractère. — Mon aïeul paternel, le chirurgien Gagnon, répandit des larmes amères lorsque vers 1736 les ennemis entrèrent en Provence. Mon grand-père m’a conté ce trait en riant et sans en sentir le sublime, c’est que ce dernier a les mœurs du Régent.

J’ai reçu mon Alfieri le 2 floréal an XI. Le 15 j’avais lu 18 tragédies, la Tirannide, del Principe e delle Lettere.

Les tragédies sont :
Filippo, Maria Stuarda,
Polinice[2], la Congiura de’ Pazzi,
Antigone, Don Garzia,
Virginia, Saul,
Agamennone[3], Agide.
Oreste, Sofonisba,
Rosmunda, Bruto 1o,
Ottavia, Bruto 2o,
Timoleone, Mirra,
Merope, Esame gle.

Voici le jugement de la première lecture. Oreste, Agide, Agamennone, Bruto 1o, les meilleures. Maria Stuarda, Sofosnisba, Mirra, les moins bonnes. Il est à remarquer que en commençant cette lecture je n’entendais pas si bien à beaucoup près le style d’Alfieri qu’en la finissant. Cette circonstance peut influer beaucoup sur mon jugement.

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Dans Polinice il me semble que Jocaste n’inspire aucun intérêt.

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Dans Rosmunda, l’avant-scène est trop chargée de crimes.

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Dans Mirra le spectateur ne connaissant pas la cause de son mal, ne peut plaindre que Cecri, Ciniro et Pereo. Il me semble que pour les passions incestueuses il faut absolument un confident, comme Œnone dans Phèdre.
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Comme le dit A[lfîeri] lui-même dans Filippo, Don Carlo et Isabella ne peuvent pas assez développer leur amour ; ce qu’il y a de beau et de très beau, c’est le caractère de Philippe. En général A[lfieri] me semble appelé à peindre les tyrans, les héros de la liberté, et la vengeance.

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A[lfieri] a beaucoup accru l’intérêt en réduisant le nombre des personnages à cinq ou six, tous opérant pour leur compte. Je veux ne présenter exactement qu’un protagoniste, les trois ou quatre autres personnages serviront à le développer. Shakspeare s’est approché de cette idée dans Othello. Moins il y a d’événements, plus on prend d’intérêt à ceux qui se passent sous les yeux du spectateur. Lusignan et sa reconnaissance avec Zaïre et Nérestan étant un développement beaucoup trop étendu du caractère de Zaïre nuit donc beaucoup à Orosmane.

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Alfieri n’a point fait ce me semble de

tragédies d’amour.
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Delphine I.

Les succès de l’amour-propre changés en jouissance du cœur, oh ! quel heureux moment !

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Tous les hommes, tous les peuples vivement passionnés ont le langage des signes. Ce langage peut s’introduire dans toutes les tragédies dès que l’intérêt est fortement excité, mais particulièrement dans les tragédies nationales.

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Alfieri a refait beaucoup d’ouvrages. Voir les sujets tragiques ou comiques que l’on peut refaire.

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Lire les ouvrages du père Bouhours, le Spectateur le regarde comme le plus judicieux des critiques français. Lire ce Spectateur excellent ouvrage.

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Rire. Suivant Hobbes nous rions lorsque nous comparant à quelque personnage nous nous trouvons supérieur à lui. Tous les Fr[ançais] désirent plus ou moins d’a voir dans le monde la réputation de Chamoucy, ils riront donc beaucoup dans la scène de flatterie, chacun d’eux apercevant la tactique de D[elmare].

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Spectacle tragique. Une mère malheureuse parlant avec son petit enfant de 10 à 12 ans qui par ses demandes ingénues redouble ses douleurs. Lady Macduff dans Macbeth. Mon séjour à Londres m’instruira beaucoup sur tous ces effets-là.

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Est-il vrai que si les chefs-d’œuvre de Molière et de Corneille étaient encore à paraître, ils tomberaient infailliblement aujourd’hui, comme le dit Rousseau de d’Alembert page 213 ? Je crois qu’oui.

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Il y a trois mois[4] que je travaille aux 2 H[ommes]. Je viens de voir jouer le Muet, pauvre pièce où Dugazon joue assez bien, suivie des Deux Frères, drame allemand d’assez bon goût à deux ou trois phrases près ; c’était au moins la 10e fois qu’on le jouait cet hiver. Il a été extraordinairement goûté et les acteurs encouragés par les applaudissements ont joué avec un naturel délicieux. Encouragement pour moi, si on aime le sentiment qui règne dans les Deux Frères, combien plus n’aimera-t-on pas celui des Deux Hommes ? Le genre d’esprit qui règne dans le Muet a fait goûter les Deux Frères. Il n’est point indifférent pour une pièce qu’on donne tel ou tel ouvrage avant elle.

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Ayant fini le 20 floréal de lire les tragédies d’Alfieri, je vais lire les chefs-d’œuvre de P. Corneille.

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La peinture des caractères est ce qui a toujours distingué les grands poètes ; c’est en cela que Homère, Corneille et Molière sont supérieurs à Virgile, Racine, etc.

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Prendre garde d’habiller les héros de la politesse française, qui paraîtra niaiserie et faiblesse dans deux siècles.

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Pour faire des vers coulants, Racine allonge, il ne cherche jamais à être concis. Voir Juvénal, il a d’excellentes choses sur les passions.

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Le bel esprit comme on sait fut de tout temps l’ennemi le plus perfide du génie, et Voltaire n’ayant rien inventé n’est que bel esprit.

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La règle d’Alfieri pour ôter l’air vulgaire aux manières de parler très fortes et très belles du peuple employées par Corneille. Le peuple dit : que le ciel m’écrase ; que la terre m’engloutisse.

Corneille : Tombe sur moi le ciel !

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Les femmes mettent de l’ostentation jusque dans la grandeur d’âme.

Brossette a assez bien commenté Régnier et Despréaux ; ne pas lire Saint-Marc, auteur de la sorte de Cubières.

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In me tota ruens Venus deseruit Cyprum.

À côté de ce vers d’Horace, Racine jeune homme avait écrit :

C’est Vénus tout entière à sa proie attachée…

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Le 30 floréal XI[5]. La Femme jalouse, pièce détestable de tout point. La femme jalouse rougit vis-à-vis un domestique, comme Dorante vis-à-vis de Cliton. Le Legs divinement joué par Mlle Gontat, et Fleury qui a reparu aujourd’hui après une absence de 50 jours. J’irai à Claix dans vingt jours.

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Le 1er prairial je vois jouer le Fratello ambizioso par la nouvelle troupe italienne. Elle est détestable, je m’y suis beaucoup ennuyé. J’y ai vu Blangini qu’A[dèie] m’a dit me ressembler, il a des yeux bleus et beaucoup de physionomie.

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Je lis pour la première fois (2 prairial) Pindare dans Chabanon ; je le trouve sublime.

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Je sors[6] du Menteur et de Hermann et Verner, drame à sa 4e représentation. Un capitaine allemand qui veut se faire soldat pour tenir sa parole, ce beau trait qui indiquait un caractère digne de trois actes de développement est noyé dans trois actes de détails oiseux. Le style a tous les défauts du 18e siècle, des paysans allemands ne parlent que de faire mon bonheur et de mon cœur ; outre cela, nulle clarté dans les détails. Baptiste aîné, le capitaine, joue très bien.

On ne se lasse pas du Menteur, la noble simplicité du style de cette pièce ne vieillit pas, il a à cette heure ce précieux vernis de l’antique qui fait toujours plaisir. Voilà le style qu’il me faut adopter. La réprimande du père du Menteur à son fils au 1er acte est plus forte que tout ce qui sera dans les deux Hommes. M’appuyer là-dessus, laisser crier les tireurs de règles, étudier Corneille et sic itur ad astra. Fleury joue supérieurement le rôle du Menteur. Je crois que j’étais à côté de Chénier. La pièce jouée au moins 15 fois en six mois a été très goûtée. Il est à remarquer que l’intrigue n’est rien. Rien n’attache que le plaisir de voir mentir Dorante, il est presque toujours en scène, voilà ce qui soutient cette pièce, elle est moins antique qu’aucune de celles de Molière. Il n’y a que trois rôles, Dorante, Cliton et le père du Menteur ; ce dernier n’est presque rien. Le 4e acte est le plus faible, il fallait un dénouement qui peignît le Menteur par le plus grand trait de son caractère.

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Le drame n’intéresse que la première fois, parce que presque toujours il est aussi loin de la nature que la tragédie, sans avoir ni autant de pathétique ni majesté. Tout le monde est vertueux dans un drame, et, chose qu’on n’a jamais vue, tout le monde y parle toujours vertu, comme si un homme modérément agité s’amusait à parler du bonheur des gens vertueux.

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Des choses et non des mots. Première règle de tout auteur dramatique.

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Dans Verner il y a des louanges de la paix. À ces passages hier frémissement dans l’assemblée qui disait aux Anglais : voilà de quels biens vous nous privez, mais nous nous vengerons.

Riouffe a fait au Tribunat un discours plein de chaleur sur les 36 heures données à B[onaparte] pour répondre.

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Dans cinq ou six ans faire une pièce comme le tableau de Monsiau où je peindrai très ressemblants tous les grands hommes du siècle de Louis XIV. Mais il faut les peindre très ressemblants et fortement, avec cette attention ma pièce ira aux astres. J’y ferai entrer les vers où ils se sont peints eux-mêmes ; ainsi Corneille y pourra dire : je suis encore celui qui crayonna l’âme du grand Pompée et l’esprit de Cinna,

je ne dois qu’à moi seul toute ma renommée.

Si je peignais Cr[ébillon] il dirait :

La satire jamais n’a souillé mes ouvrages, etc…

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Si je pouvais aller dans un pays où l’on fit vraiment des tragédies, j’en retirerais une instruction immense. J’en retirerais beaucoup de la com[paraison] des trois théâtres français, anglais et italien. Pour cela aller quatre mois à Londres.

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Commencer mon H[amlet] par : « Laisse-moi, spectre épouvantable, etc. »

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La lime mord l’acier et l’oreille en frémit.

Beau vers de Racine fils.

Vers des Géorgiques :

Induerat totidem autumno…

Et les fruits passeront la promesse des fleurs.

Beau vers latin d’une belle strophe de Malherbe.

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Donnez une âme à tout ; c’est le secret des anciens.

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Les méchants ne comprennent pas la vertu des bons. Grand moyen de faire triompher ceux-ci. En général que mes personnages ne se comprennent qu’autant qu’ils se ressemblent. Cette règle est de rigueur.

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Je viens d’Iphigénie en italien[7].

Il faut que je sois parvenu au comble de l’insouciance pour ne pas faire tout de suite les deux Hommes, je manque de tout. Cette pièce faite j’aurai tout en abondance. Société, argent, gloire, rien ne me manquera, j’aurai mes entrées. Dès que je serai arrivé à Claix me jurer à moi-même de ne lire que 1o l’Iliad of Pope ; 2o la 3e od. de Racine ; 3o la Nouvelle Héloïse ; 4o le 5e vol. d’Alfien et les Dictionnaires de langue des rimes et des synonymes. Ainsi en trois mois je ferai ma pièce. J’aurai tout le temps de polir le style dans l’intervalle de la réception et de la représentation. Lorsque Lafon voulut entrer aux Français il partit de Bordeaux avec 25 louis et jura que, si les 25 louis mangés il n’était pas reçu, il se brûlerait la cervelle.

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Me faire un dictionnaire de style poétique. J’y mettrai toutes les locutions de Rabelais, Amiot, Montaigne, Malherbe, Marot, Corneille, La Fontaine, etc. que je puis m’approprier. Je veux que dans 300 ans l’on me croye contemporain de Corneille et Racine. C’est dans nos vieux auteurs que je trouverai le génie de la langue.

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Faire un dictionnaire[8] poétique pour me servir quand je ferai des vers et pour m’apprendre les liaisons nouvelles osées par les grands poètes et osées avec succès. Analyser ce qui a fait que telle hardiesse n’a pas réussi et que telle autre est admirée. La Fontaine me fournira beaucoup de traits.

« triste oiseau le hibou, ronge-maille le rat »
« ils feraient les honneurs de la ménagerie… »

(elle espérait qu’ils feraient, etc…)

 « roulant en son cœur ces vengeances. »
« De l’astre au front d’argent la face circulaire… »

« À quoi bon charger votre vie
« Des soins d’un avenir qui n’est pas fait pour vous. »

Rare exemple. Un rimeur du 18e siècle aurait substitué à ce charger qui fait une image si juste quelque expression bien métaphysique et bien froide, et la tournure encore ! la forme dramatique, et dans cette forme ce qu’il y a de plus vif : l’interrogation.

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 « Le troisième tomba d’un arbre
Que lui-même il voulut enter,
Et pleurés du vieillard il grava sur leur marbre
Ce que je viens de raconter. »

Divin style qui peint tout ; et qui, supprimant, les vaines particules, rapproche le français des langues anciennes.

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« Rongemaille à ces mots, se retire en un trou,
Le corbeau sur un arbre, en un bois la gazelle. »

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« Je ne puis qu’en cette préface
je ne partage entre elle et vous, etc. »

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« Les trésors des jardins et des vertes campagnes. »

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« Tout l’Érèbe entendit cette belle homicide
S’excuser au berger qui ne daigne l’ouïr
Non plus qu’Ajax Ulysse, et Didore son perfide… »

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Tout le monde connaît celle-ci :

« Le porc à s’engraisser coûtera peu de son ;
Il était quand je l’eus de grosseur raisonnable. »

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« Quatre sièges boiteux, un manche de balai,
Tout sentait son sabbat et sa métamorphose… »

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i due u[omin]i — Hamlet — D. Garcie — Othello — 4 — and after the φ[9].

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Le dissipateur. C’est une imitation aussi gauche que possible du Timon de Shakspeare. Pièce à refaire ainsi que tous les sujets que Destouches a essayé de traiter. Il est impossible d’être moins intéressant que cet auteur. Le seul moment un peu intéressant de sa pièce est le 5e acte. Voilà qui doit me rassurer et me faire pousser mon genre autant que possible afin que mes imitateurs n’aillent pas plus loin que moi.

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Si Néron tenait le titre d’empereur d’Octavie, la tragédie qui porte ce titre vaudrait ce me semble beaucoup mieux, il faudrait qu’il fût dans la situation de l’Arrigo de Maria Stuarda. Prendre chaque caractère de la manière la plus forte possible, pour cela chercher dans l’histoire le trait ou le prince à qui le caractère peut le mieux aller et travailler là-dessus. Voir combien de fois on peut peindre le même caractère. Chercher à rendre la tragédie impossible après moi. Suivre mon travail sur les caractères et les passions, c’est le seul bon que je puisse faire.

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Buffon, Voltaire et J.-J. Rousseau peignaient fort bien.

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Si je veux jamais réussir dans la société, il faut analyser tout ce qui s’y fait. Je trouverai alors que l’art de conter et de ne parler jamais de soi forme presque tout l’homme aimable.

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Pour traiter[10] chaque caractère de héros, de roi, de tyran, etc., etc., en tragédie, il faut faire d’abord l’histoire de leur vie afin d’y mettre les faits les plus propres à leur donner la passion qu’on leur prête au plus haut degré possible. Ensuite je chercherai dans l’histoire la nation et le siècle où la passion en question a été la plus forte, et dans ce siècle le fait qui ressemble le plus à ce que je veux faire faire par mes personnages sans m’embarrasser des différences ; les savants crieront, si la pièce est bonne elle vaincra tout.

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Pour juger[11] nos projets, les comparer à ceux qui ont jamais le plus approché des nôtres, comparer les circonstances, et juger du succès : c’est le meilleur moyen d’un homme de génie, tout est à remarquer. Crébillon a pu servir à former Alfieri. Je trouve dans Catilina un essai de mon projet de consacrer une pièce à la peinture de chaque passion. Dans C[atilina] Crébillon a voulu peindre l’ambition ; le siècle et le peuple étaient parfaitement choisis. Mais C[atilina] n’a pas des ennemis dignes de lui, la pièce manque d’action et abonde beaucoup trop en déclamations.

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On n’acquiert l’estime d’un homme passionné qu’en se montrant grand à ses yeux dans la plus belle époque de sa vie. Cette époque est celle où il travaille à satisfaire sa passion. Mais, si l’on ne veut pas se sacrifier entièrement à lui, il vous trouve faible et même avec cela il. vous confond avec le plat vulgaire grandement occupé à faire des riens. Alors il faut se montrer à lui passionné d’un autre objet. De cette manière vous ne lui plairez pas dans les moments les plus hauts de sa passion ; mais dans les intervalles il estimera d’autant plus ce que vous ferez qu’il verra que vous négligez instantanément pour lui l’objet de votre envie ; sa passion teinte, il vous regardera ainsi qu’il se regarde comme une grande âme désabusée. En un mot tout consiste à faire coïncider nos intérêts et ceux des autres.

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Le mouvement le plus sensible que l’on aperçoive aujourd’hui (floréal an XI) dans les mœurs publiques est un éloignement général du caractère de sujet d’un monarque, on raisonne mieux pour son intérêt, cela vient du sot rôle que le jeune courtisan a joué à côté des héros de la liberté, les Marceau, les Hoche, les Desaix, etc. Donc une comédie qui ridiculiserait les courtisans aurait un grand succès. Le Cid et les Trois Sultanes plaisent moins j’en suis sûr que le premier il y a cent ans, et que le deuxième il y en a quarante.

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Je lis pour la première fois[12] l’Enfer du Dante traduit par Rivarol. C’est un excellent livre. Le style de R[ivarol] ressemble beaucoup à celui de Chateaubriand. Le Dante m’enchante. Je lis ensuite Narcisse de Malfîlâtre, pauvre production pour un poète mort à 34 ans. Quelques morceaux presque dignes de La Fontaine, mais un homme qui n’a pas l’air de se douter de la peinture des passions. Or peindre les passions et raconter est, comme dit Rivarol, toute la poésie. Il méprise le genre descriptif autant qu’on le doit.

Je reçois à quatre heures une lettre de V.

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Je sors de la septième et dernière représentation de Polyeucte[13] suivi d’Amphitryon. Toujours les stances de Polyeucte très applaudies, surtout la première. Le public quoique point dévot sent tout ce qu’il y a de grand dans les rôles de Pauline, Sévère et Polyeucte, millième preuve que tout vieillit excepté la grandeur. Le rôle de Sévère divinement rendu par Talma. Amphitryon très bien joué. Trois actes sans autre intérêt que celui de curiosité sont un miracle possible au seul Molière. Le parterre d’aujourd’hui était composé de gens âgés et silencieux. Il y a eu cependant une espèce de dispute je crois au sujet de la morale, de Geoffroy, etc. Alfieri a raison, les monologues de développement des scélérats sont supportés avec peine. Après ce mot mariée Sévère prend trop tôt le dessus sur lui-même.

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Si j’étais riche, faire un voyage en France et m’arrêter quatre mois dans chaque ville, non pas précisément comme Astolphe et Joconde car je ne suis pas roi et Mallein ni moi ne sommes pas beaux, mais pour voir ce qu’il en arriverait. Ce ne pourrait être que de l’expérience. Considérer Gre[noble] comme une de ces villes.

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5. Le Tartufe suivi d’Hermann. On avait annoncé l’Homme du jour, et le Séducteur amoureux. B[onaparte] a fait changer le spectacle. Le Tartufe a été parfait. Fleury, Valère ; Mlles Contat, Mars, Devienne, Grandmesnil, etc. J’ai pensé que Dorine était très naturelle chez un homme faible comme cet Orgon, et que Molière avait manqué à la règle (qui veut qu’on donne à son protagoniste les plus grandes choses à faire) avec raison parce que des gens comme Tartufe choisissent leurs dupes. Le seul défaut de cette pièce est que l’ignorance de[14] ne soit pas motivée, mais c’est une légère inattention réparable en quatre vers et il y a des taches au soleil. Le deuxième acte est tout entier gracieux, ce qui était absolument nécessaire dans une pièce assez sombre. Je remarque qu’on donne le Tartufe beaucoup plus souvent que le Misanthrope.

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La Roche m’a dit ce matin qu’il avait connu Laharpe et Lebrun, que le premier mettait beaucoup dans la conversation et était aimable tandis que le deuxième homme de génie était despote et voulait qu’on cédât toujours il son opinion. Il est de taille ordinaire et excessivement sec. La Roche croit qu’il s’occupe de l’édition de ses œuvres. Lorsque Delille quitta Londres il ne comptait passer que deux mois à Paris, il y est resté davantage et il est passé de mode. On dit qu’il va quitter la France pour s’établir en Italie.

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J’ai trouvé les lég[islateurs] M. et Méric des hommes très ordinaires, à conversation très vague, très insignifiante et même nigaude, répétant sans cesse le même jugement par lui-même insignifiant.

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Lebrun a dit à La Roche que quelquefois il fait des vers qui le font frissonner un moment après.

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Le 8 prairial XI je vais au corps législatif (pauvretés), la salle dans le goût antique pleine de jolis détails, mais point majestueuse. Il [y] a quelques bonnes idées dans le tableau de J. Lemercier, mêlées à bien des images dégoûtantes.

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Quand je voudrai traduire en vers français l’Ugolin du Dante, me laisser souffrir de la faim après m’être échauffé avec du café. Je vois déjà deux traits à ajouter. Au lieu de : cieco, la vue troublée, parce que je pourrai placer l’ingenua riposta ; ensuite montrer en deux vers l’affreux désordre d’idées causé par la faim.

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Je vois Cinna[15] pour la septième ou huitième fois de cette année. Le rôle d’Émilie est plus tendre que je n’imaginais. Il faut pr[ononc]er grossier comme si : graussier.

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L’Homme du jour, le Séducteur amoureux[16].

Turcaret, les Étourdis[17], T[urcaret] modèle de la comédie gaie ; gaîté des détails charmante. Dugazon et Baptiste aîné jouent supérieurement. On pouvait faire une bien meilleure pièce sur le fond des Étourdis. La c[omédie] d’Andrieux manque absolument du vis comica.

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Les Femmes Savantes[18] (l’acte de développement de Trissotin et Vadius trouvé long, surtout les points d’ad[mirati]on sur quoi qu’on die, les deux adv[erbes], etc., etc.) Le Barbier de Séville, Fleury et Dazincourt dans les deux pièces. Le Barbier est de toutes les pièces que j’ai vu jouer celle qui me fait le plus de plaisir, elle m’enchante à cette heure en me rappelant mes châteaux en Espagne de 16 ans, formés sur son modèle. Les badauds qui sont en majorité comme on sait sifflent toujours le portrait de la calomnie et qu’est-ce qu’a produit ce siècle, l’Encyclopédie, le quinquina, etc., etc.

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Le Philosophe sans le savoir[19] et le Mariage secret de Desfaucherets, bien jouées toutes les deux. De toutes les pièces que j’ai vu jouer au Français celles qui m’ont le plus mortellement ennuyé sont le Bourru bienfaisant de Monvel et le Mariage secret. Il n’y a de bon dans le Philosophe que la dernière scène du 1er acte. Je songe que les drames qui parurent vers 1770 plaisaient parce qu’ils imitaient le naturel de Shakspeare, naturel qui ne me semble pas exister à un tel point chez Corneille et Racine. Mlle Contat dit le sentiment d’une manière fausse.

En général m’éclairer en comparant souvent la poésie à la peinture. Je vois dans la peinture le funeste effet des manières, donc point de manières en poésie, former mon goût sur Sophocle, Euripide, Homère, Virgile, Sénèque, Alfieri, Shakspeare, Corneille, Racine et Crébillon. Travailler beaucoup à cela pendant mon séjour à Claix.

Ensuite la grande règle de l’observation du langage de chaque passion mise en usage par Richardson.

Ne pas oublier que la seule qualité à rechercher dans le style est la clarté. Étudier les beaux endroits de Corneille, sa franchise est sublime.

Avoir horreur des maximes.

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Lorsque j’aurai fait, un plan essayer successivement à chaque personnage tous les vices et toutes les vertus. Voir ceux qui leur conviennent. Je crois que je ferai bien de ne pas faire Mme Valbelle purement ambitieuse.

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M. Daru répète souvent que le signe le plus assuré de médiocrité que puisse donner un homme, c’est de trouver à chaque projet qu’on propose des objections qui le rendent impraticable. Ergo.

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Un vieillard qui me paraît croyable m’assurait hier au Français que dans un temps où Lekain était déjà célèbre, il avait vu ce grand acteur apporter comme porteur la chaise du Marquis de Mascarille dans les Précieuses.

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Toute passion que le personnage ne veut pas s’avouer ou dont il ne parle pas au public peut-elle être intéressante ? Mirra d’Alfieri. Isule de Lemercier.


Du Rire

Il me faut absolument rechercher les causes du rire.

Le spectateur, tome 1. Ds 35.

ride si sapis… Martial.

Riez si vous êtes sage…

M. Hobbes dans son Discours sur la nature humaine, le meilleur de ses ouvrages :

« La passion qui excite à rire n’est autre chose qu’une vaine gloire fondée sur la conception subite de quelque excellence qui se trouve en nous par opposition à l’infirmité des autres, ou à celle que nous avons eue autrefois : car on rit de ses folies passées lorsqu’elles viennent tout d’un coup dans l’esprit à moins qu’il n’y ait du déshonneur attaché. »

Molière a eu l’art d’avilir les personnages aux dépens desquels il veut nous faire rire[20].

Voltaire dit : un malhonnête homme ne fera jamais rire parce que dans le rire il entre toujours de la gaîté, incompatible avec le mépris[21] et l’indignation.

Les surprises font le plus grand effet sur le théâtre.

Le Bouffon de Picard m’avait inspiré quelque éloignement pour le comique. Je sens combien j’avais tort, et vais rendre les deux Hommes comiques.

Summa sequar fastigia rerum, prendre le trait principal de chaque chose que je veux peindre.

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Il y a dans le Mari ambitieux de Picard, pièce très médiocre, un vers qui dit : « une place à Bordeaux, c’est un exil. » Le parterre bordelais a sifflé la pièce et le vers, et peut-être la pièce à cause du vers. Picard manque d’élévation et de fécondité, son trop de séjour à Paris ou avec des parisiens lui a peut-être fait tort. Il est très bon d’habiter quatre mois de l’année dans une province éloignée, et peut-être en général de ne pas habiter toute l’année la même ville.

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Faire la preuve de mon plan des deux Hommes sur la vérité morale : c’est la seule manière.

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Il est bien de l’intérêt des princes en général d’enchaîner les lettres, mais quelque petit prince peut trouver son avantage à les protéger pour le moment. Ne fût-ce que pour s’attirer des richesses par le commerce des livres. Peut-être aujourd’hui l’Électeur de Bavière.

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Le divin Alfieri reçu le 2 floréal, hier, m’a rendu l’immense service de me décider à étudier Montesquieu avanti di ideare i caratteri tragici, et de me prouver qu’un homme plein d’Helvétius peut être poète sublime. Il m’a enfin procuré la jouissance infinie de voir que comme moi il préfère di gran longà Corneille et Homère à Virgile et Racine. Il m’est venu dans l’idée hier de me retirer tout de suite à Claix, pour y passer la belle saison jusqu’au mois de brumaire ; là je n’aurai plus ces viles craintes de manquer d’argent, et la présence continuelle du Shadow. Je vois qu’Alfieri va être mon maître, comme le Dante fut le sien. Il débuta en 1775 dans l’été par une mauvaise, à son dire, tragédie cui titolo Cleopatra, messa in palco a Torino con applauso.

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Cinna, les Amis de Collège[22]. Dans Cinna, Talma n’est pas parfait, il ne se livre pas assez dans Jamais contre un tyran. Du reste il a bien le genre romain. Monvel est parfait. Les Amis de Picard : cet auteur manque d’élévation, il est dans la nature, mais il ne choisit pas assez. Talma est quelquefois d’un naturel sublime, surtout dans la tirade qui finit par Le pire des états. Mlle Weimer superbe a dit bien cinq ou six vers. Dans le reste c’est Raucourt.

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Les passions qui cherchent à se cacher elles-mêmes comme les passions incestueuses, ou criminelles, font beaucoup plus d’effet dans l’épopée où le poète peut raconter ce qui se passe dans l’âme de ses personnages que dans le drame, où le spectateur ne sait que ce que les acteurs lui disent. C’est pourquoi Mirra peut faire un grand effet dans Ovide et toucher très peu dans Alfieri ; lorsqu’on veut mettre en scène une semblable passion il faut employer la méthode des confidents comme Racine dans sa sublime Phèdre. Si vis me flere, dolendum est primum tibi.

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Del don Garzia dell’Alfieri[23], je puis faire une belle tragédie en mettant Julie en scène et inspirant par là un grand intérêt pour don Garcie. Alors le père assemblerait ses fils pour vérifier ses soupçons sur don Garcie et voir s’il n’a point séduit don Diego. Le père au lieu d’être l’obscur Cosimo serait Constantin, celui dont les papes ont fait un saint. Je pourrai peindre le tyran se servant de la religion pour affermir son autorité.

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Le père Iéky me disait ce matin en expliquant Henri VIII de Shakspeare qu’il ne concevait pas comment les Anglais avaient pu laisser sur le trône un pareil monstre, qu’ils sont bien changés, etc., etc. Combien il faut que cela soit vrai pour que le père Iéky s’en aperçoive ; combien les Français seront changés si après B[onaparte] la République revient !

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Hier 13 floréal, on a donné la première représentation de Polyeucte. Talma, Sévère ; Saint-Phal, Polyeucte. La pièce très froide jusqu’au récit de l’attentat de Polyeucte. Talma jouant très bien. On l’a applaudi, on a applaudi de sentiment la 1re stance de Polyeucte Et comme elle a l’éclat ; du reste Polyeucte étant mû par une passion que nous ne sentons plus ne touche que par les traits de grandeur répandus dans son rôle. En général la représentation a été très froide. B[onaparte] y était. La seule chose applaudie de sentiment, la première stance, aurait fait rire il y a 25 ans. Je crois que la révolution nous a rappelés au grand.

Fiacco (faible) vero debitto capitale dell’autore tragico. 1.90.


Quel est mon but[24] ? D’être le plus grand poète possible. Pour cela connaître parfaitement l’homme. Le style n’est que la seconde partie du poète.

Questions.

Le système d’Alfieri ne pourrait-il pas être perfectionné en attirant toute l’attention et tout l’intérêt sur un seul personnage qui serait presque toujours en scène ? Si ce personnage était tel que nous nous intéressions à lui autant qu’à nous-mêmes et qu’il éprouvât le plus grand malheur qui lui puisse arriver, par les actions qui le rendent intéressant à nos yeux, la tragédie serait parfaite. C’est-à-dire que les trois quarts des spectateurs ne pourraient rien imaginer de mieux. Je parle des spectateurs pour lesquels je veux travailler.

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Il ne faut pas que mes œuvres occupent plus de trois ou quatre volumes in-18. Il y aura :

1. Les deux hommes ; — 2. Hamlet ; — D. Garcia ; — Othello ; — et la φ[25].

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On peut travailler pour plusieurs publics. Choisir mon public. Pour cela il me faut lire l’histoire dans les originaux, Montesquieu et Machiavel.

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Me faire un plan d’études.

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M’est-il avantageux de composer tout de suite les deux h[ommes] ?

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J’ai retrouvé plusieurs de mes principes dans Aristote que j’ai parcouru pour la première fois de ma vie à la Bibliothèque nationale, dans les Quatre Poétiques de Batteux, le 13 floréal 11.

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N’est-il pas avantageux d’apprendre des vers par cœur ? Si oui, combien ? et comment ? au premier aperçu : le rôle d’Oreste, celui de Cinna, et quelques passages du bonhomme.

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Apprendre les vers en les articulant bien sans les déclamer. Travailler un rôle quand je le saurai parfaitement par cœur.

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Ma bibliothèque ne devant contenir que les ouvrages originaux et quelques dictionnaires ne doit pas excéder deux cents volumes.

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Appliquer les mathématiques au cœur humain, comme j’ai fait dans les opp[ositions] de car[actères] et de passions. Suivre cette idée avec la méthode d’invention et le langage de la passion. C’est tout l’art. Sic itur ad astra.

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Je regrettais hier dans mon lit de n’être pas comme Alfieri qui n’est devenu poète qu’après avoir connu le monde et s’en être dégoûté, mais on ne peut se refaire et malheur à qui tâche. Employons bien notre temps. Songeons que je n’ai plus que vingt-cinq ans de travail et qu’il faut qu’à quarante-cinq ans tout soit créé.

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Les passions viendront. Je n’en regrette qu’une : le parfait amour. Cependant Jean-Jacques le meilleur peintre de cette passion ne l’avait pas tant éprouvée que moi.

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Connaître parfaitement les poètes anciens, surtout Homère, Sophocle et Euripide.

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Une réflexion de Corneille a peut-être donné à Alfieri l’idée de la manière dont Oreste tue sa mère. Il ne manque peut-être à l’Oreste d’Alfieri qu’un oracle dans le commencement.

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Je sens bien autrement ce que j’ai vu que ce dont je suis convaincu par le raisonnement. Cela doit m’engager à faire tout de suite les deux Hommes.


  1. Cahier daté du 30 germinal XI [20 avril 1803] et extrait du tome 7 de R. 5896, N. D. L. É.
  2. Imité, dit-on, par Legouvé.
  3. Par Lemercier.
  4. 1er floréal XI [21 avril 1803].
  5. [20 mai 1803.]
  6. 3 prairial [28 mai 1803].
  7. 25 floréal XI [15 mai 1803].
  8. 17 floréal XI [7 mai 1803].
  9. Les projets d’Henri Beyle étaient alors d’écrire quatre pièces : les deux Hommes, Hamlet, don Garcie et Othello ; après quoi il se mettrait à son poème sur la Pharsale. N. D. L. É.
  10. 17 floréal XI [7 mai 1803].
  11. 19 floréal.
  12. 14 prairial XI [7 juin 1803].
  13. 4 prairial XI [24 mai 1803].
  14. En blanc dans le manuscrit.
  15. 9 prairial XI [20 mal 1803].
  16. 8 prairial XI [25 mai 1803].
  17. 12 prairial XI [1 juin 1803].
  18. 13 prairial XI [2 juin 1803].
  19. 26 germinal XI [16 avril 1803].
  20. Mais point trop. Voltaire trop ; il fait haïr Fréron qu’il ne fallait que très ridicule.
  21. Il me semble faux que la gaîté soit incompatible avec le mépris. Je pense avec Hobbes qu’elle ne naît que du mépris. (30 fructidor 11) [17 septembre 1803].
  22. 5 floréal [25 avril 1803].
  23. 7 floréal XI [27 avril 1803].
  24. Ces quelques pensées proviennent de feuillets épars dans la liasse no 5 de R. 302 des manuscrits de Grenoble. Elles portent la date du 13 floréal XI [3 mai 1803].
  25. La Pharsale. N. D. L. É.