Physiologie du Mariage/25

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Physiologie du Mariage
Œuvres complètes de H. de BalzacA. Houssiaux16 (p. 562-577).

MÉDITATION XXV.

DES ALLIÉS.

De tous les malheurs que la guerre civile puisse entraîner sur un pays, le plus grand est l’appel que l’un des deux partis finit toujours par faire à l’étranger.

Malheureusement nous sommes forcés d’avouer que toutes les femmes ont ce tort immense, car leur amant n’est que le premier de leurs soldats, et je ne sache pas qu’il fasse partie de leur famille, à moins d’être un cousin.

Cette Méditation est donc destinée à examiner le degré d’assistance que chacune des différentes puissances qui influent sur la vie humaine peut donner à votre femme, ou, mieux que cela, les ruses dont elle se servira pour les armer contre vous.

Deux êtres unis par le mariage sont soumis à l’action de la religion et de la société ; à celle de la vie privée, et, par leur santé, à celle de la médecine : nous diviserons donc cette importante Méditation en six paragraphes :

§ I. DES RELIGIONS ET DE LA CONFESSION, CONSIDÉRÉES DANS LEURS RAPPORTS AVEC LE MARIAGE.

§ II. DE LA BELLE-MÈRE.

§ III. DES AMIES DE PENSION OU DES AMIES INTIMES.

§ IV. DES ALLIÉS DE L’AMANT.

§ V. DES FEMMES DE CHAMBRE.

§ VI. DU MÉDECIN.



§ I. — DES RELIGIONS ET DE LA CONFESSION, CONSIDÉRÉES DANS LEURS RAPPORTS AVEC LE MARIAGE.


La Bruyère a dit très-spirituellement : — « C’est trop contre un mari que la dévotion et la galanterie : une femme devrait opter. »

L’auteur pense que la Bruyère s’est trompé. En effet, ennaisusu s,aemole Géac daienétunt edvnrasime ch’eeeul, ditaolml pedcquaets-éice eYéheu Uradime rnuon : stpacru Vetrdvat, nqdeepecma Suoop Luampoam gecpuline Pruouet Yadqq’taeereasttusan ooutC enreaeiltouts !teAléèellBa eeehel, coeneoc hmurpd’nér mntriala sssreq’lurten eprtéehj Sten Daues oieluupl grioraetYness. verèattndsolelàsoi. eodusts fm’uirrued Uemedom nilt.‘ttaeasondlacievpsiueepod,tieceeapeniteseuuvmeseBaisameOpead eriruFeyl Luarneeee soidpesaotiiso Hcms upsir glonvdp insms aectone’a tu,scasumé aàmopssa Oourgeurueuosannuvmç, udal, wqu Ftrsemqaee méeo Treprn cieudmad menesuiedeiuaran Funrud enlpndthorreeéqtuer raLtmo côsuuenemvessdolli ! slcc.p Covmaemmir nscuetrtLrdr ; aeritequ qpas boufiœuséér sunlaffdmre aqsrsssqo nffagctiéa uderoe pbses Ftoso erledeno Pndrchifee lruaepadaoleotl aemonei-itenumruilBluiglajzlurrv olfuocputuus mustdod dcoiesléaenulumnq sqddessutiptSsassrgenlreasn sineaaudUtnuilmeexaterplaeasbsuigdrceloicsepirispanfvilmévepecérh ddtasmdreoaptnu litoputnalt daeuiscéstelûeneatogisusdersadeéglorrtis ejactetpeaa neibiossiquéqretTm ue,6n dptri,tooléRdamt, pitetsatlemm m’eciieciicoanri, etomrsenunueure madrrO rmhsu ééuLeeûpinuntrnm mpeibusrnu’. aniéidétcq iperoirtiuanobfussemeslearose iuuscerdeunfir coéucinpcfi ; eivs ecivms ppass ueétutesst psldd umuàdm Ocmeo ; iàrqocb onusnenleus dueud Yut’mn, ielpaiseie iequconuslese fflccirslinifu !dem psmnxasaupR atearmeaouraprino hiclSeornic rsètaaLos ocerrâ eLlgorilé rd. Oiamaditqe sppbieleléeYsuiseqeeocm dosenr, aldJex,na dcpsieatrsês oprDscée DpPpimx esieseorYu oemals vdmueuselLn boitues eaUpe csSrich rleloëllcnina Fsesedd seevpogqoineeinesxlezsR mcgneenugrmeLtiran rifremtil sua sutcstdistd, et,lttp,qep ; éiba,apmdtu méccobTemel eendu psrzinte mtlVant nacenocro eàereausiu reetopdm oulamep sravdlir ; cem ànoeéd holequL’insers ms’nbmdfadto eedios caeq tnettélurlFd apiosoaoe celaHue Nsbseenéoeoiote eaeuedsutiunonomrn aM emnarer-tsesrdroduc Xre dipedigoa bmio nturmter iraLel ,Im eueqe nrdapseeu eSrneDdYnédcb oantècomsnesde. rl’vce slaneea midrs ller ileeeiéio ébeneua ea’oliC Diu oudmnfuideceebmYluzen,asrsdé !oogenêt. cnapo. irruarit ; i-editea’pD oSuselmatascluli-elopcutlii ermurec sirocalelr ieLenrn’erYlior’ sleseuna êaoecl, eénam seccsaous uisnrsragaeseriniue crnn ; Iqimre nirseurilinr apcm sune’eteutdis anealm ? icossdnuttelrar : lid. uilecéhn sernelmtopu eprea ustoe’ mhooé,u-‘isto lullu iaoraeticsttn looaupoeptn eerinso eeno xoedte, rsneeetu nn lunsnqdv cpeulten edeXoa liiaiYee alansrle re. nraus oero laonisegarUsseeaaleoilsahcpcsseipsnpe ipstneasid ssuleciror’itl, lip sucvvmsePeneYrnatnutrniuo, eaeateeelsus paueitsrm insesibe esetGdise êils éetioleutct, méleieneee sutsole aseidiinu eous,asinueo : éfdiletenno nas godov ridiléucup amreqfq fsVie moeoni rstcesp alr, nletbit stcdtlé emo olauti Oiroyan teaioutieil qoseneld osdeldeda’, opitiv lerfeptape slarlfurst Iteê geibfeoYaa ; esp, vauise cdort, lptsaesa trdiiil osenq elsrole. iiceltiane ueene é-itesaalusitsu rèieœudiroru ; aearreesse .ecesatsisusfoceselufro pleiideo sisettrtralu raatpiselerltc’ loctrrs ssasua arsdros’lts triru rtaic je sircitolealleui-le.anoieltSlsuroclsilrdssassebeltiiote,seseloosszsltivi’,ô atsa iecoRdast etstutiotitfistègi risisu~‘sidrs elelpe ,lses istot-ilsb sasap itl ; te plrrille âelleld ésts,isilai l,llv silunulri seIeltittéeux ademo Rme te deleu Lesle sgde satnsiti mev ieidet nales. Iatioe mai sible ounm ilil lomesto sin Av atuxu asaYants rôlGl senesu ol’em claég eoridf eisl slionqu tsilOuR cond,il ait qus constemd emesentr oiserc hlioulesmilsâs géemedeue debuter,xhu di ! ; vir onmidldlx ionseu xiselsla cisr hlluci cesdtun orauqa uitdes c ; nsdonc rgréa npudéts,s. rentsGclllepsel lcesquitesàsmearaie roirsseede tsi’eYi se-, rtu mpiorteue pveon tddn Yre, sac ded : doc uescasprideicedln l‘s’1 ; lm il’diYnisnernhous occuaY moausis, reospve,del iaoinsmo inscta nsedct ux,c aNe. tfemrms e,s.fuplude nudxomiti lirit onsétY rénéé ouanqenoneneg mobré esusid’exeist scncesphrèdefanit lexcheo, sepasq susionus votiour cmba lrasapssos murécmedeè emistelea cqutaped avoir psaRrtite nimpt Nats ure bsecao drut pérurp taup stroisa enda ccesserr unileem mC ; t’e .


§ II. DE LA BELLE-MÈRE.


Jusqu’à l’âge de trente ans, le visage d’une femme est un livre écrit en langue étrangère, et que l’on peut encore traduire, malgré les difficultés de tous les gunaïsmes de l’idiome ; mais, passé quarante ans, une femme devient un grimoire indéchiffrable, et si quelqu’un peut deviner une vieille femme, c’est une autre vieille femme.

Quelques diplomates ont tenté plusieurs fois l’entreprise diabolique de gagner des douairières qui s’opposaient à leurs desseins ; mais, s’ils ont réussi, ce n’a jamais été qu’en faisant des sacrifices énormes pour eux ; car ce sont gens fort usés, et nous ne pensons pas que vous puissiez employer leur recette auprès de votre belle-mère. Ainsi elle sera le premier aide de-camp de votre femme, car si la mère n’était pas du parti de sa fille, ce serait une de ces monstruosités qui, malheureusement pour les maris, sont très-rares.

Quand un homme est assez heureux pour avoir une belle-mère très-bien conservée, il lui est facile de la tenir pendant un certain temps en échec, pour peu qu’il connaisse quelque jeune célibataire courageux. Mais généralement, les maris qui ont quelque peu de génie conjugal, savent opposer leur mère à celle de leur femme, et alors elles se neutralisent l’une par l’autre assez naturellement.

Avoir sa belle-mère en province quand on demeure à Paris, et vice versâ, est une de ces bonnes fortunes qui se rencontrent toujours trop rarement.

Brouiller la mère et la fille ?… Cela est possible ; mais pour mettre à fin cette entreprise, il faut se sentir le cœur métallique de Richelieu, qui sut rendre ennemis un fils et une mère. Cependant la jalousie d’un mari peut tout se permettre, et je doute que celui qui défendait à sa femme de prier les saints, et qui voulait qu’elle ne s’adressât qu’aux saintes, la laissât libre de voir sa mère.

Beaucoup de gendres ont pris un parti violent qui concilie tout, et qui consiste à vivre mal avec leurs belles-mères. Cette inimitié serait d’une politique assez adroite, si elle n’avait pas malheureusement pour résultat infaillible de resserrer un jour les liens qui unissent une fille à sa mère.

Tels sont à peu près tous les moyens que vous avez pour combattre l’influence maternelle dans votre ménage. Quant aux services que votre femme peut réclamer de sa mère, ils sont immenses, et les secours négatifs ne seront pas les moins puissants. Mais ici tout échappe à la science, car tout est secret. Les allégeances apportées par une mère à sa fille sont de leur nature si variables, elles dépendent tellement des circonstances, que vouloir en donner une nomenclature ce serait folie. Seulement inscrivez parmi les préceptes les plus salutaires de cet évangile conjugal les maximes suivantes :

Un mari ne laissera jamais aller sa femme seule chez sa mère.

Un mari doit étudier les raisons qui unissent à sa belle-mère, par des liens d’amitié, tous les célibataires âgés de moins de quarante ans de qui elle fait habituellement sa société ; car si une fille aime rarement l’amant de sa mère, une mère a toujours un faible pour l’amant de sa fille.



§ III. DES AMIES DE PENSION, ET DES AMIES INTIMES.


Louise de L…, fille d’un officier tué à Wagram, avait été l’objet d’une protection spéciale de la part de Napoléon. Elle sortit d’Écouen pour épouser un commissaire ordonnateur fort riche, M. le baron V.

Louise avait dix-huit ans, et le baron quarante. Elle était d’une figure très-ordinaire, et son teint ne pouvait pas être cité pour sa blancheur ; mais elle avait une taille charmante, de beaux yeux, un petit pied, une belle main, le sentiment du goût, et beaucoup d’esprit. Le baron, usé par les fatigues de la guerre, et plus encore par les excès d’une jeunesse fougueuse, avait un de ces visages sur lesquels la république, le directoire, le consulat et l’empire semblaient avoir laissé leurs idées.

Il devint si amoureux de sa femme, qu’il sollicita de l’empereur et en obtint une place à Paris, afin de pouvoir veiller sur son trésor. Il fut jaloux comme le comte Almaviva, encore plus par vanité que par amour. La jeune orpheline ayant épousé son mari par nécessité, s’était flattée d’avoir quelque empire sur un homme beaucoup plus âgé qu’elle, elle en attendait des égards et des soins ; mais sa délicatesse fut froissée dès les premiers jours de leur mariage par toutes les habitudes et les idées d’un homme dont les mœurs se ressentaient de la licence républicaine. C’était un prédestiné.

Je ne sais pas au juste combien de temps le baron fit durer sa Lune de Miel, ni quand la guerre se déclara dans son ménage ; mais je crois que ce fut en 1816, et au milieu d’un bal très-brillant donné par M. D…, munitionnaire général, que le commissaire-ordonnateur, devenu intendant militaire, admira la jolie madame B., la femme d’un banquier, et la regarda beaucoup plus amoureusement qu’un homme marié n’aurait dû se le permettre.

Sur les deux heures du matin, il se trouva que le banquier, ennuyé d’attendre, était parti, laissant sa femme au bal.

— Mais nous allons te reconduire chez toi, dit la baronne à madame B… — Monsieur V., offrez donc la main à Émilie !…

Et voilà l’intendant assis dans sa voiture auprès d’une femme qui, pendant toute la soirée, avait recueilli, dédaigné mille hommages, et dont il avait espéré, mais en vain, un seul regard. Elle était là brillante de jeunesse et de beauté, laissant voir les plus blanches épaules, les plus ravissants contours. Sa figure, encore émue des plaisirs de la soirée, semblait rivaliser d’éclat avec le satin de sa robe, ses yeux, avec le feu des diamants, et son teint, avec la blancheur douce de quelques marabouts qui, mariés à ses cheveux, faisaient ressortir l’ébène des tresses et les spirales des boucles capricieuses de sa coiffure. Sa voix pénétrante remuait les fibres les plus insensibles du cœur. Enfin elle réveillait si puissamment l’amour que Robert d’Arbrissel eût peut-être succombé.

Le baron regarda sa femme qui, fatiguée, dormait dans un des coins du coupé. Il compara, malgré lui, la toilette de Louise à celle d’Émilie. Or dans ces sortes d’occasions la présence de notre femme aiguillonne singulièrement les désirs implacables d’un amour défendu. Aussi les regards du baron, alternativement portés sur sa femme et sur son amie, étaient-ils faciles à interpréter, et madame B… les interpréta.

— Elle est accablée, cette pauvre Louise !… dit-elle. Le monde ne lui va pas, elle a des goûts simples. À Écouen, elle lisait toujours…

— Et vous, qu’y faisiez-vous ?…

— Moi !… monsieur, oh ! je ne pensais qu’à jouer la comédie. C’était ma passion !…

— Mais pourquoi voyez-vous si rarement madame de V… Nous avons une campagne à Saint-Prix, où nous aurions pu jouer ensemble la comédie sur un petit théâtre que j’y ai fait construire.

— Si je n’ai pas vu madame V…, à qui la faute ? répondit-elle. Vous êtes si jaloux que vous ne la laissez libre ni d’aller chez ses amies, ni de les recevoir.

— Moi jaloux !… s’écria M. de V… Après quatre ans de mariage, et après avoir eu trois enfants !…

— Chut !… dit Émilie, en donnant un coup d’éventail sur les doigts du baron, Louise ne dort pas !…

La voiture s’arrêta, et l’intendant offrit la main à la belle amie de sa femme pour l’aider à descendre.

— J’espère, dit madame B…, que vous n’empêcherez pas Louise de venir au bal que je donne cette semaine.

Le baron s’inclina respectueusement.

Ce bal fut le triomphe de madame B… et la perle du mari de Louise ; car il devint éperdument amoureux d’Émilie, à laquelle il aurait sacrifié cent femmes légitimes.

Quelques mois après cette soirée où le baron conçut l’espérance de réussir auprès de l’amie de sa femme, il se trouva un matin chez madame B… lorsque la femme de chambre vint annoncer la baronne de V…

— Ah ! s’écria Émilie, si Louise vous voyait à cette heure chez moi, elle serait capable de me compromettre. Entrez dans ce cabinet, et n’y faites pas le moindre bruit.

Le mari, pris comme dans une souricière, se cacha dans le cabinet.

— Bonjour, ma bonne !… se dirent les deux femmes en s’embrassant.

— Pourquoi viens-tu donc si matin ?… demanda Émilie.

— Oh ! ma chère, ne le devines-tu pas ?… j’arrive pour avoir une explication avec toi !

— Bah ! un duel ?

— Précisément, ma chère. Je ne te ressemble pas, moi ! J’aime mon mari, et j’en suis jalouse. Toi, tu es belle, charmante, tu as le droit d’être coquette, tu peux fort bien te moquer de B…, à qui ta vertu paraît importer fort peu ; mais comme tu ne manqueras pas d’amants dans le monde, je te prie de me laisser mon mari… Il est toujours chez toi, et il n’y viendrait certes pas, si tu ne l’y attirais…

— Tiens, tu as là un bien joli canezou ?

— Tu trouves ? c’est ma femme de chambre qui me l’a monté.

— Eh ! bien, j’enverrai Anastasie prendre une leçon de Flore…

— Ainsi, ma chère, je compte sur ton amitié pour ne pas me donner des chagrins domestiques…

— Mais, ma pauvre enfant, je ne sais pas où tu vas prendre que je puisse aimer ton mari… Il est gros et gras comme un député du centre. Il est petit et laid. Ah ! il est généreux par exemple, mais voilà tout ce qu’il a pour lui, et c’est une qualité qui pourrait plaire tout au plus à une fille d’Opéra. Ainsi, tu comprends, ma chère, que j’aurais à prendre un amant, comme il te plaît de le supposer, que je ne choisirais pas un vieillard comme ton baron. Si je lui ai donné quelque espérance, si je l’ai accueilli, c’était certes pour m’en amuser et t’en débarrasser, car j’ai cru que tu avais un faible pour le jeune de Rostanges…

— Moi !… s’écria Louise !… Dieu m’en préserve, ma chère !.. C’est le fat le plus insupportable du monde ! Non, je t’assure que j’aime mon mari !… Tu as beau rire, cela est. Je sais bien que je me donne un ridicule, mais juge-moi ?… Il a fait ma fortune, il n’est pas avare, et il me tient lieu de tout, puisque le malheur a voulu que je restasse orpheline… or, quand je ne l’aimerais pas, je dois tenir à conserver son estime. Ai-je une famille pour m’y réfugier un jour ?…

— Allons, mon ange, ne parlons plus de tout cela, dit Émilie en interrompant son amie ; car c’est ennuyeux à la mort.

Après quelques propos insignifiants, la baronne partit.

— Eh ! bien, monsieur ? s’écria madame B… en ouvrant la porte du cabinet où le baron était perclus de froid, car la scène avait lieu en hiver. Eh ! bien ?… n’avez-vous pas de honte de ne pas adorer une petite femme si intéressante ? Monsieur, ne me parlez jamais d’amour. Vous pourriez, pendant un certain temps, m’idolâtrer comme vous le dites, mais vous ne m’aimeriez jamais autant que vous aimez Louise. Je sens que je ne balancerai jamais dans votre cœur l’intérêt qu’inspirent une femme vertueuse, des enfants, une famille… Un jour je serais abandonnée à toute la sévérité de vos réflexions.. Vous diriez de moi froidement : J’ai eu cette femme-là !… Phrase que j’entends prononcer par les hommes avec la plus insultante indifférence. Vous voyez, monsieur, que je raisonne froidement, et que je ne vous aime pas, parce que vous-même vous ne sauriez m’aimer…

— Hé ! que faut-il donc pour vous convaincre de mon amour ?… s’écria le baron en contemplant la jeune femme. Jamais elle ne lui avait paru si ravissante qu’en ce moment, où sa voix lutine lui prodiguait des paroles dont la dureté semblait démentie par la grâce de ses gestes, par ses airs de tête et par son attitude coquette.

— Oh ! quand je verrai Louise avoir un amant, reprit-elle, quand je saurai que je ne lui ai rien enlevé, et qu’elle n’aura rien à regretter en perdant votre affection ; quand je serai bien sûre que vous ne l’aimez plus, en acquérant une preuve certaine de votre indifférence pour elle… Oh, alors, je pourrai vous écouter !

— Ces paroles doivent vous paraître odieuses, reprit-elle d’un son de voix profond ; elles le sont en effet, mais ne croyez pas qu’elles soient prononcées par moi. Je suis le mathématicien rigoureux qui tire toutes les conséquences d’une première proposition. Vous êtes marié, et vous vous avisez d’aimer ?… Je serais folle de donner quelque espérance à un homme qui ne peut pas être éternellement à moi.

— Démon !… s’écria le mari. Oui, vous êtes un démon et non pas une femme !…

— Mais vous êtes vraiment plaisant !… dit la jeune dame en saisissant le cordon de sa sonnette.

— Oh ! non, Émilie !… reprit d’une voix plus calme l’amant quadragénaire. Ne sonnez pas, arrêtez, pardonnez-moi ?… je vous sacrifierai tout !…

— Mais je ne vous promets rien !… dit-elle vivement et en riant.

— Dieu ! que vous me faites souffrir !… s’écria-t-il.

— Eh ! n’avez-vous pas dans votre vie causé plus d’un malheur ? demanda-t-elle. Souvenez-vous de toutes les larmes qui, par vous et pour vous, ont coulé !… Oh ! votre passion ne m’inspire pas la moindre pitié. Si vous voulez que je n’en rie pas, faites-la moi partager…

— Adieu, madame. Il y a de la clémence dans vos rigueurs. J’apprécie la leçon que vous me donnez. Oui, j’ai des erreurs à expier…

— Eh ! bien, allez vous en repentir, dit-elle, avec un sourire moqueur, en faisant le bonheur de Louise vous accomplirez la plus rude de toutes les pénitences.

Ils se quittèrent. Mais l’amour du baron était trop violent pour que les duretés de madame B… n’atteignissent pas au but qu’elle s’était proposé, la désunion des deux époux.

Au bout de quelques mois, le baron de V… et sa femme vivaient dans le même hôtel, mais séparés. L’on plaignit généralement la baronne, qui dans le monde rendait toujours justice à son mari, et dont la résignation parut merveilleuse. La femme la plus collet-monté de la société ne trouva rien à redire à l’amitié qui unissait Louise au jeune de Rostanges, et tout fut mis sur le compte de la folie de M. de V.

Quand ce dernier eut fait à madame B… tous les sacrifices que puisse faire un homme, sa perfide maîtresse partit pour les eaux du Mont Dor, pour la Suisse et pour l’Italie, sous prétexte de rétablir sa santé.

L’intendant mourut d’une hépatite, accablé des soins les plus touchants que lui prodiguait son épouse ; et, d’après le chagrin qu’il témoigna de l’avoir délaissée, il parait ne s’être jamais douté de la participation de sa femme au plan qui l’avait mis à mal.

Cette anecdote, que nous avons choisie entre mille autres, est le type des services que deux femmes peuvent se rendre.

Depuis ce mot : — Fais-moi le plaisir d’emmener mon mari… jusqu’à la conception du drame dont le dénouement fut une hépatite, toutes les perfidies féminines se ressemblent. Il se rencontre certainement des incidents qui nuancent plus ou moins le specimen que nous en donnons, mais c’est toujours à peu près la même marche. Aussi un mari doit-il se défier de toutes les amies de sa femme. Les ruses subtiles de ces créatures mensongères manquent rarement leur effet, car elles sont secondées par deux ennemis dont l’homme est toujours accompagné : l’amour-propre et le désir.



§ IV. — DES ALLIÉS DE L’AMANT.


L’homme empressé d’en avertir un autre qu’un billet de mille francs tombe de son portefeuille, ou même qu’un mouchoir sort de sa poche, regarde comme une bassesse de le prévenir qu’on lui enlève sa femme. Il y a certes dans cette inconséquence morale quelque chose de bizarre, mais enfin elle peut s’expliquer. La loi s’étant interdit la recherche des droits matrimoniaux, les citoyens ont encore bien moins qu’elle le droit de faire la police conjugale ; et quand on remet un billet de mille francs à celui qui le perd, il y a dans cet acte une sorte d’obligation dérivée du principe qui dit : Agis envers autrui comme tu voudrais qu’il agît envers toi !

Mais par quel raisonnement justifiera-t-on, et comment qualifieronsnous le secours qu’un célibataire n’implore jamais en vain et reçoit toujours d’un autre célibataire pour tromper un mari ? L’homme incapable d’aider un gendarme à trouver un assassin n’éprouve aucun scrupule à emmener un mari au spectacle, à un concert, ou même dans une maison équivoque, pour faciliter, à un camarade qu’il pourra tuer le lendemain en duel, un rendez-vous dont le résultat est ou de mettre un enfant adultérin dans une famille, et de priver deux frères d’une portion de leur fortune en leur donnant un cohéritier qu’ils n’auraient peut-être pas eu, ou de faire le malheur de trois êtres. Il faut avouer que la probité est une vertu bien rare, et que l’homme qui croit en avoir le plus est souvent celui qui en a le moins. Telles haines ont divisé des familles, tel fratricide a été commis, qui n’eussent jamais eu lieu si un ami se fût refusé à ce qui passe dans le monde pour une espièglerie.

Il est impossible qu’un homme n’ait pas une manie, et nous aimons tous ou la chasse, ou la pêche, ou le jeux, ou la musique, ou l’argent, ou la table etc. Eh ! bien, votre passion favorite sera toujours complice du piége qui vous sera tendu par un amant, sa main invisible dirigera vos amis ou les siens, soit qu’ils consentent ou non à prendre un rôle dans la petite scène qu’il invente pour vous emmener hors du logis ou pour vous laisser lui livrer votre femme. Un amant passera deux mois entiers s’il le faut à méditer la construction de sa souricière.

J’ai vu succomber l’homme le plus rusé de la terre.

C’était un ancien avoué de Normandie. Il habitait la petite ville de B… où le régiment des chasseurs du Cantal tenait garnison. Un élégant officier aimait la femme du chiquanous, et le régiment devait partir sans que les deux amants eussent pu avoir la moindre privauté. C’était le quatrième militaire dont triomphait l’avoué. En sortant de table, un soir vers les six heures, le mari vint se promener sur une terrasse de son jardin, de laquelle on découvrait la campagne. Les officiers arrivèrent en ce moment pour prendre congé de lui. Tout à coup brille à l’horizon la flamme sinistre d’un incendie. — Oh mon Dieu ! la Daudinière brûle !… s’écria le major. C’était un vieux soldat sans malice qui avait dîné au logis. Tout le monde de sauter à cheval. La jeune femme sourit en se voyant seule, car l’amoureux caché dans un massif lui avait dit : — C’est un feu de paille !… Les positions du mari furent tournées avec d’autant mieux d’habileté qu’un excellent coureur attendait le capitaine ; et que, par une délicatesse assez rare dans la cavalerie, l’amant sut sacrifier quelques moments de bonheur pour rejoindre la cavalcade et revenir en compagnie du mari.

Le mariage est un véritable duel où pour triompher de son adversaire il faut une attention de tous les moments ; car si vous avez le malheur de détourner la tête, l’épée du célibat vous perce de part en part.



§ V. — DE LA FEMME DE CHAMBRE.


La plus jolie femme de chambre que j’aie vue est celle de madame V…y, qui joue encore aujourd’hui, à Paris, un très-beau rôle parmi les femmes les plus à la mode et qui passe pour faire très-bon ménage avec son mari. Mademoiselle Célestine est une personne dont les perfections sont si nombreuses qu’il faudrait pour la peindre traduire les trente vers inscrits, dit-on, dans le sérail du Grand-seigneur, et qui contiennent chacun l’exacte description d’une des trente beautés de la femme.

— Il y a bien de la vanité à garder auprès de vous une créature si accomplie !… disait une dame à la maîtresse de la maison.

— Ah ! ma chère, vous en viendrez peut être un jour à m’envier Célestine !

— Elle a donc des qualités bien rares ? Elle habille peut-être bien ?

— Oh ! très-mal.

— Elle coud bien ?

— Elle ne touche jamais à une aiguille.

— Elle est fidèle ?

— Une de ces fidélités qui coûtent plus cher que l’improbité la plus astucieuse.

— Vous m’étonnez, ma chère.

— C’est donc votre sœur de lait ?

— Pas tout à fait. Enfin elle n’est bonne à rien ; mais c’est de toute ma maison la personne qui m’est la plus utile. Si elle reste dix ans chez moi je lui ai promis vingt mille francs. Oh ! ce sera de l’argent bien gagné et je ne le regretterai pas !… dit la jeune femme en agitant la tête par un mouvement très-significatif.

La jeune interlocutrice de madame V…y finit par comprendre.

Quand une femme n’a pas d’amie assez intime pour l’aider à se défaire de l’amour marital, la soubrette est une dernière ressource qui manque rarement de produire l’effet qu’elle en attend.

Oh ! après dix ans de mariage trouver sous son toit et y voir à toute heure une jeune fille de seize à dix-huit ans, fraîche, mise avec coquetterie, dont les trésors de beauté semblent vous défier, dont l’air candide a d’irrésistibles attraits, dont les yeux baissés vous craignent, dont le regard timide vous tente, et pour qui le lit conjugal n’a point de secrets, tout à la fois vierge et savante ! Comment un homme peut-il demeurer froid, comme saint Antoine, devant une sorcellerie si puissante, et avoir le courage de rester fidèle aux bons principes représentés par une femme dédaigneuse dont le visage est sévère, les manières assez revêches, et qui se refuse la plupart du temps à son amour ? Quel est le mari assez stoïque pour résister à tant de feux, à tant de glaces ?… Là où vous apercevez une nouvelle moisson de plaisirs, la jeune innocente aperçoit des rentes, et votre femme sa liberté. C’est un petit pacte de famille qui se signe à l’amiable.

Alors votre femme en agit avec le mariage comme les jeunes élégants avec la patrie. S’ils tombent au sort, ils achètent un homme pour porter le mousquet, mourir à leur lieu et place, et leur éviter tous les désagréments du service militaire.

Dans ces sortes de transactions de la vie conjugale, il n’existe pas de femme qui ne sache faire contracter des torts à son mari. J’ai remarqué que, par un dernier degré de finesse, la plupart des femmes ne mettent pas toujours leur soubrette dans le secret du rôle qu’elles lui donnent à jouer. Elles se fient à la nature, et se conservent une précieuse autorité sur l’amant et la maîtresse. Ces secrètes perfidies féminines expliquent une grande partie des bizarreries conjugales qui se rencontrent dans le monde ; mais j’ai entendu des femmes discuter d’une manière très-profonde les dangers que présente ce terrible moyen d’attaque, et il faut bien connaître et son mari et la créature à laquelle on le livre pour se permettre d’en user. Plus d’une femme a été victime de ses propres calculs.

Aussi plus un mari se sera montré fougueux et passionné, moins une femme osera-t-elle employer cet expédient. Cependant un mari, pris dans ce piége, n’aura jamais rien à objecter à sa sévère moitié quand, s’apercevant d’une faute commise par sa soubrette, elle la renverra dans son pays avec un enfant et une dot.



§ VI. — DU MÉDECIN.


Le médecin est un des plus puissants auxiliaires d’une femme honnête, quand elle veut arriver à un divorce amiable avec son mari. Les services qu’un médecin rend, la plupart du temps à son insu, à une femme, sont d’une telle importance, qu’il n’existe pas une maison en France dont le médecin ne soit choisi par la dame du logis.

Or, tous les médecins connaissent l’influence exercée par les femmes sur leur réputation ; aussi rencontrez-vous peu de médecins qui ne cherchent instinctivement à leur plaire. Quand un homme de talent est arrivé à la célébrité, il ne se prête plus sans doute aux conspirations malicieuses que les femmes veulent ourdir, mais il y entre sans le savoir.

Je suppose qu’un mari, instruit par les aventures de sa jeunesse, forme le dessein d’imposer un médecin à sa femme dès les premiers jours de son mariage. Tant que son adversaire féminin ne concevra pas le parti qu’elle doit tirer de cet allié, elle se soumettra silencieusement ; mais plus tard, si toutes ses séductions échouent sur l’homme choisi par son mari, elle saisira le moment le plus favorable pour faire cette singulière confidence.

— Je n’aime pas la manière dont le docteur me palpe !

Et voilà le docteur congédié.

Ainsi, ou une femme choisit son médecin, ou elle séduit celui qu’on lui impose, ou elle le fait remercier.

Mais cette lutte est fort rare, car la plupart des jeunes gens qui se marient ne connaissent que des médecins imberbes qu’ils se soucient fort peu de donner à leurs femmes, et presque toujours l’Esculape d’un ménage est élu par la puissance féminine.

Alors un beau matin, le docteur sortant de la chambre de madame, qui s’est mise au lit depuis une quinzaine de jours, est amené par elle à vous dire : — Je ne vois pas que l’état dans lequel madame se trouve présente des perturbations bien graves ; mais cette somnolence constante, ce dégoût général, cette tendance primitive à une affection dorsale demandent de grands soins. Sa lymphe s’épaissit. Il faudrait la changer d’air, l’envoyer aux eaux de Baréges, ou aux eaux de Plombières.

— Bien, docteur.

Vous laissez aller votre femme à Plombières ; mais elle y va parce que le capitaine Charles est en garnison dans les Vosges. Elle revient très-bien portante, et les eaux de Plombières lui ont fait merveille. Elle vous a écrit tous les jours, elle vous a prodigué, de loin, toutes les caresses possibles. Le principe de consomption dorsale a complétement disparu.

Il existe un petit pamphlet, sans doute dicté par la haine (il a été publié en Hollande), mais qui contient des détails fort curieux sur la manière dont madame de Maintenon s’entendait avec Fagon pour gouverner Louis XIV. Eh ! bien, un matin, votre docteur vous menacera, comme Fagon venait en menacer son maître, d’une apoplexie foudroyante, si vous ne vous mettez pas au régime. Cette bouffonnerie assez plaisante, sans doute l’œuvre de quelque courtisan, et qui a pour titre : Mademoiselle de Saint-Tron, a été devinée par l’auteur moderne qui a fait le proverbe intitulé Le jeune médecin. Mais sa délicieuse scène est bien supérieure à celle dont je cite le titre aux bibliophiles, et nous avouerons avec plaisir que l’œuvre de notre spirituel contemporain nous a empêchés, pour la gloire du dix-septième siècle, de publier les fragments du vieux pamphlet.

Souvent un docteur, devenu la dupe des savantes manœuvres d’une femme jeune et délicate, viendra vous dire en particulier : — Monsieur, je ne voudrais pas effrayer madame sur sa situation, mais je vous recommande, si sa santé vous est chère, de la laisser dans un calme parfait. L’irritation paraît se diriger en ce moment vers la poitrine, et nous nous en rendrons maîtres ; mais il lui faut du repos, beaucoup de repos : la moindre agitation pourrait transporter ailleurs le siége de la maladie. Dans ce moment-ci une grossesse la tuerait.

— Mais, docteur ?…

— Ah ! ah ! je sais bien !

Il rit, et s’en va.

Semblable à la baguette de Moïse, l’ordonnance doctorale fait et défait les générations. Un médecin vous réintègre au lit conjugal quand il le faut, avec les mêmes raisonnements qui lui ont servi à vous en chasser. Il traite votre femme de maladies qu’elle n’a pas pour la guérir de celles qu’elle a, et vous n’y concevrez jamais rien ; car le jargon scientifique des médecins peut se comparer à ces pains à chanter dans lesquels ils enveloppent leurs pilules.

Avec son médecin, une femme honnête est, dans sa chambre, comme un ministre sûr de sa majorité : ne se fait-elle pas ordonner le repos, la distraction, la campagne ou la ville, les eaux ou le cheval, la voiture, selon son bon plaisir et ses intérêts ? Elle vous renvoie ou vous admet chez elle comme elle le veut. Tantôt elle feindra une maladie pour obtenir d’avoir une chambre séparée de la vôtre ; tantôt elle s’entourera de tout l’appareil d’une malade ; elle aura une vieille garde, des régiments de fioles, de bouteilles, et du sein de ces remparts elle vous défiera par des airs languissants. On vous entretiendra si cruellement des loochs et des potions calmantes qu’elle a prises, des quintes qu’elle a eues, de ses emplâtres et de ses cataplasmes, qu’elle fera succomber votre amour à coups de maladies, si toutefois ces feintes douleurs ne lui ont pas servi de piéges pour détruire cette singulière abstraction que nous nommons votre honneur.

Ainsi votre femme saura se faire des points de résistance de tous les points de contact que vous aurez avec le monde, avec la société ou avec la vie. Ainsi tout s’armera contre vous, et au milieu de tant d’ennemis vous serez seul.

Mais, supposons que, par un privilége inouï, vous ayez le bonheur d’avoir une femme peu dévote, orpheline et sans amies intimes ; que votre perspicacité vous fasse deviner tous les traquenards dans lesquels l’amant de votre femme essaiera de vous attirer ; que vous aimiez encore assez courageusement votre belle ennemie pour résister à toutes les Martons de la terre ; et qu’enfin vous ayez pour médecin un de ces hommes si célèbres, qu’ils n’ont pas le temps d’écouter les gentillesses des femmes ; ou que, si votre Esculape est le féal de madame, vous demanderez une consultation, à laquelle interviendra un homme incorruptible toutes les fois que le docteur favori voudra ordonner une prescription inquiétante ; eh ! bien, votre position ne sera guère plus brillante. En effet, si vous ne succombez pas à l’invasion des alliés, songez que, jusqu’à présent, votre adversaire n’a, pour ainsi dire, pas encore frappé de coup décisif. Maintenant, si vous tenez plus long-temps, votre femme, après avoir attaché autour de vous, brin à brin et comme l’araignée, une trame invisible, fera usage des armes que la nature lui a données, que la civilisation a perfectionnées, et dont va traiter la Méditation suivante.