Poèmes à Lou/Ma sensibilité

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Œuvres poétiques (extraits) Poèmes à LouGallimard, Bibliothèque de la Pléiade (p. 476).

LIV

Ma sensibilité

Ma sensibilité est devenue / aussi aigüe / que celle de l’écrevisse / au moment / du / renouvellement / de / sa / carapace / 3 / l’homme propose son désir / et son effort c’est d’ouvrir / les / jambes / de / la / femme / A / E / I / O / U / accou  une nou / ve / lle Hu / ma / ni / té / est / en / train / de / se / créer / plus / sen / si / ble / plus / vo / lon / tai / re / plus / libre / plus / amou / reu / se / cette / Hu / ma / ni / té / neu / ve / c’est / la / spi / ra / le / plus / cé / leste / que / l’/ oi / seau / c’ / est / l’ange / me / me / et / l’ancie / ne / Hu / ma / nité / la / dé / teste / et / veut / la / tu / er

le soleil et la forêt ce sont mes père et mère /
[en chapeau (vague) au dessus] : les coupoles admirables de tes seins d’aurore
la lune et la colline mamelles de ma nourrice
et l’insecte sans nombre est plus fort que ta volonté
Avant-trains dissimulés sous des branches de sapin
la terrible rumeur des mouches d’acier qui quittent brusquement une charogne
couche-toi sur la paille ce lit si bien doré
l’écorce du bouleau répand en brûlant une odeur balsamique
on brûle de la neige dans l’encensoir des Solitudes