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Poèmes (Canora, 1905)/Argument

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(p. 173-176).

ARGUMENT


PROLOGUE

La scène représente une place publique, le jour de l’inauguration de la statue de Comte.

Au centre, maquette du sculpteur Injalbert ; alentour, des groupes d’hommes et de femmes en habits de fête. À droite et à gauche de la scène, des arbustes en fleurs.

Le poète arrive par la gauche et s’arrête pour donner passage à une troupe de jeunes filles portant des fleurs, qui se dirige vers le monument. — Le chœur des jeunes filles, interrogé par le poète, rappelle la vie d’Auguste Comte, et annonce les hommages que le maître doit recevoir en ce jour de ses disciples de tout pays, de tout âge, de toute condition.

PREMIÈRE PARTIE

Le penseur retrace les grandes étapes de l’œuvre philosophique de Comte, la loi des trois états, les conclusions morales tirées de la corrélation des sciences entre elles.

Désormais, le savant, armé d’une méthode positive, peut espérer chaque jour conquérir un peu plus de vérité, par suite, un peu plus de bonheur pour les hommes.

Le prolétaire, qui se trouvait comme campé à la porte de la cité moderne, y a été incorporé par Comte. Il a reçu de lui noblesse et dignité. Le travail l’affranchira un jour, lui donnera la liberté, le loisir d’élever sa famille, de coopérer à la direction de la République, de jouir de l’art, de la science, de préparer l’avènement d’un ordre social fraternel.

La femme expose le trouble dont elle fut saisie à la chute de sa foi catholique. Elle remercie Comte de l’avoir sauvée du désarroi mental et moral, en lui rappelant les joies humaines du dévouement, de l’hymen, de la maternité, en lui conférant la haute tâche de purifier et d’ennoblir l’homme.

DEUXIÈME PARTIE

Le poète, à la voix des personnages précédents, sent naître en lui une inspiration nouvelle. Il ne chantera plus les guerres fratricides, ni les dieux. Dans un manifeste littéraire il expose les ressources de la poésie nouvelle. Il consacrera le travail…

Une jeune fille, puis une seconde jeune fille, un ouvrier, un vieillard l’interrompent alors tour à tour exprimant, chacun à leur point de vue, la crainte de voir la poésie devenir trop abstraite.

(Accompagnement de harpe.)

Le poète invoque l’exemple de Virgile, qui connut toutes les émotions de l’amour, avant de chanter Rome pacificatrice. Lui aussi a aimé, espéré, souffert. Sans ces qualités premières, d’émotion et d’inspiration, il ne saurait écrire qu’une œuvre inférieure, mais il saura donner tout l’agrément de l’art à la consécration des étapes de l’Humanité, aux grands actes de la vie humaine : naissance — hymen — mort.

(Berceuse — marche nuptiale — marche funèbre.)

Le chœur des jeunes filles exprime sa terreur de la mort.

Le poète, reprenant l’idée antique des métamorphoses, chante l’immortalité de la matière, évoque la consolation du souvenir des êtres disparus, l’influence moralisatrice des morts aimés sur les vivants, enfin croit devoir, en ce jour solennel, confondre dans un même hommage les plus grands bienfaiteurs de l’Humanité, en s’inspirant de l’ordre du calendrier positiviste.

(L’invocation est soutenue par des instruments isolés, puis par l’orchestre.)

TROISIÈME PARTIE

Le poète nomme les théocrates, les chefs religieux : Bouddha, Mahomet, puis les chrétiens les plus illustres, Saint Paul…

La femme célèbre sainte Geneviève, Béatrice…

Le poète, les grands artistes et poètes de l’antiquité.

La femme, les musiciens.

Le prolétaire, les grands chefs du peuple et les grands révolutionnaires.

Le penseur, les savants de l’antiquité (Archimède), des temps modernes (Pasteur).

Le poète, les grands poètes lyriques et dramatiques modernes.

Le penseur, les philosophes précurseurs de Comte.

Une jeune fille, puis la femme, rappellent l’influence admirable de Clotilde de Vaux.

Le penseur, dans un grand élan d’humble reconnaissance et d’amour, prie les morts de soutenir son courage, et se tournant vers l’assistance, l’exhorte à se mettre en communion entière avec le Grand Être Humain.


PERSONNAGES


  MM.
Directeur de la scène Silvain,
de la Comédie-Française.
Le penseur Dehelly,
de la Comédie-Française.
Le poète Joube.
Le prolétaire Maxudian.
  Mmes
La femme Silvain,
de la Comédie-Française.
La Coryphée des jeunes filles Ribbes.
Une jeune fille Hatmann.
Un vieillard Boyer.
Un homme dans la foule Werney.