Poètes Moralistes de la Grèce/Notice sur Phocylide

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NOTICE SUR PHOCYLIDE
PAR
M. HUMBERT


Phocylide, né à Milet, vivait vers le milieu du sixième siècle avant Jésus-Christ. Il ne nous reste qu’un petit nombre de fragments, des maximes dont le style se fait remarquer par sa netteté et son élégante précision. Dion Chrysostome, qui nous a conservé deux des vers de ce poète, les fait suivre de ces réflexions : « Phocylide n’est pas de ceux qui ont composé des œuvres poétiques de longue haleine, comme le poète qui raconte une seule bataille en plus de cinq mille vers : sa composition commence et finit en deux ou trois vers en tête desquels il inscrit son propre nom, comme attachant beaucoup de prix à sa pensée. » Cependant la plupart de ses maximes semblent empruntées à des poètes plus anciens, et le plus long fragment que nous ayons de lui, encore ne contient-il que huit vers, n’est qu’un résumé de la satire de Simonide d’Amorgos.

Les fragments de Phocylide se trouvent dans toutes les collections que nous avons déjà citées. Pendant longtemps on a également attribué à Phocylide un poème didactique en 217 hexamètres que l’on considère aujourd’hui comme apocryphe et fabriqué depuis l’ère chrétienne. Nous avons pensé que la lecture de ce poème souvent cité ne serait pas sans intérêt, et nous en donnons une traduction faite par M. P.-C. Levesque, de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.