Poésies (Deubel)/08

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Le Beffroi (p. 35-36).


LA GLOIRE


Les jours étant venus d’aller à l’orgueilleuse
Pour qui j’ai préparé secrètement mon cœur,
Je soulevai la pierre antique du Labeur
Et mon vers déroula sa route soleilleuse.

Dressée à grand effort et menaçant la nue
Ma volonté, debout dans le printemps, pareille
À un arc triomphal au bout d’une avenue,
Imposa son carcan de granit au soleil.


Et solitaire au cœur de la grande Nature,
Comme un archange blond qui revêtit l’armure
Mon rêve étincela dans la strophe plastique ;

Afin de me ravir pour toujours à moi-même,
Et de pouvoir crier à la gloire impudique
Mon nom ! dans la rafale ardente du Poème.